Orange écope d’une amende record de 350 millions d’euros, la somme la plus importante jamais infligée par l’Autorité de la concurrence. L’opérateur historique passera donc un bien mauvais Noël, même s’il s’y attendait.
L’entreprise est condamnée pour avoir eu des pratiques anti-concurrentielles — dont certaines sont toujours d’actualité — durant une dizaine d’années sur le marché pro. SFR, en 2008, puis Bouygues deux ans plus tard ont porté plainte contre Orange ; si Orange et Bouygues se sont entendus à l’amiable avec un chèque de 300 millions d’euros tout de même, ce n’est pas le cas de SFR qui a tenu bon. Jusqu’à cette décision historique de l’Autorité de la concurrence.
Position dominante
Orange a tout d’abord profité de sa situation privilégiée d’opérateur historique pour obtenir plus d’informations plus rapidement que ses concurrents, via la « boucle locale de cuivre », c’est à dire le dernier morceau du câble qui relie le client au réseau téléphonique. La société a désormais 18 mois pour mettre fin à cette pratique déloyale envers les autres opérateurs.
Remises
Il est aussi reproché à Orange d’avoir pratiqué des remises par trop fidélisantes, visant à conserver la clientèle dans le système fermé de l’opérateur. Des remises étaient accordées si et seulement si le client acceptait de signer un contrat longue durée. De grandes entreprises acceptent de ne traiter qu’avec Orange pour leurs lignes, en échange de gros rabais, ne pouvaient plus faire jouer la concurrence. Enfin, un système de points pour renouveler le mobile est aussi très contesté.
Orange est donc lourdement condamné pour ces pratiques anti-concurrentielles, que le groupe ne nie d’ailleurs pas : il ne fera pas appel du jugement. Ce dernier ouvre d’ailleurs à la concurrence un marché non négligeable et mieux encore pour SFR : il lui sera possible de réclamer des dommages et intérêts.