La France a obtenu un délai supplémentaire de la part de Bruxelles afin de « rentrer dans les clous » des 3% de déficit. Une souplesse offerte en échange d’une rigueur accrue : Paris doit économiser 4 milliards d’euros pour cette année, une somme que Michel Sapin, le ministre des Finances, va détailler ce mercredi 15 avril.
Il s’agit là, mine de rien, d’un plan de rigueur version miniature : on ne dégage pas 4 milliards d’euros sans casser des œufs. C’est pourquoi Michel Sapin a saupoudré les économies sur plusieurs postes.
La dette a bon dos
La principale économie, soit 1,2 milliard d’euros, porte sur la charge de la dette. L’hexagone bénéficie en effet de la chute des taux d’intérêt ainsi que d’une inflation toujours aussi atone : ça tombe bien, cela permet de générer presque mécaniquement des réserves, sans faire trop porter cet effort sur l’économie réelle.
L’autre poste qui va souffrir, et cette fois avec des répercussions qui devraient se ressentir, c’est la Sécurité sociale. Le gouvernement a inscrit 1 milliard d’euros d’économies, dont 400 millions qui portera sur les épaules de l’assurance-maladie. Les crèches, la CNAF, le fonds d’action social, tous ces organismes devront aussi se serrer la ceinture cette année au nom de la rigueur budgétaire.
Les comptes régularisés apportent au pot commun
Histoire de donner l’exemple, les ministères eux aussi vont faire des économies : Michel Sapin en attend 600 millions d’euros supplémentaires. Les opérateurs de l’État apporteront les 600 millions en plus. On notera l’absence de mesures fiscales, comme le gouvernement s’y était engagé — même si le ministère des Finances a ajouté 400 millions d’euros de recettes en plus provenant de la régularisation des comptes non déclarés à l’étranger, qui fait plus que remplir ses objectifs.