Une suite logique, pour une femme de talent. L’ancienne ministre de l’Economie française (la première femme à ce poste), un temps pressentie comme candidate à l’élection présidentielle dans l’Hexagone, va être reconduite à la tête du Fonds Monétaire International. Pour une simple et bonne raison : elle est la seule candidate à sa succession (personne n’ayant osé se présenter face à elle) !
La fin du "tout-austérité" ?
Christine Lagarde va donc effectuer un deuxième mandat, à partir du mois de mars, à la tête de cette institution, qui compte 188 Etats-membres. Lors de son premier mandat, commencé en 2011, Lagarde s'est montrée inflexible lors de la crise grecque. Pourtant, alors qu’il est réputé être un temple de l’orthodoxie budgétaire, le FMI a ensuite fait son mea-culpa à demi-mots sur l’austérité. L’institution ne jurait que par l’austérité monétaire et budgétaire mais face au désastre grec, a mis de l’eau dans son vin et reconnu que le tout-austérité n'était pas nécessairement la panacée.
Autre avancée majeure, une meilleure représentation des pays émergents au sein des instances du FMI. Christine Lagarde a en effet modifié en leur faveur les statuts de l'institution. Même si les Occidentaux restent surreprésentés au sommet de l’institution, une brèche est ouverte. On pourrait ajouter qu’elle a contribué, entre autres, à faire reconnaître le yuan chinois comme monnaie de référence et qu'elle a tiré la sonnette d'alarme au sujet de la fragilité du système bancaire européen, en appelant les banques européennes à se recapitaliser au plus vite.
La meilleure d'entre nous ?
Comme l’explique Le Figaro, "avocate d'affaires aux États-Unis, ministre de l'Économie en France sous Nicolas Sarkozy, cette Française, fille d'enseignants et mère de deux fils, a trouvé en dix ans sa place dans les hauts lieux du pouvoir mondial où les femmes ne sont pas légion".
Le défi à relever pour cette dame de fer était d’autant plus important que l’institution a dû affronter la démission retentissante de son ancien directeur général, également Français, Dominique Strauss-Kahn, emporté dans une détestable affaire de viol.
Reste que Christine Lagarde, qui fut élue en 2009 au plus fort de la crise financière la "meilleure ministre des Finances de la zone euro" par le Financial Times, n’en a pas fini avec la justice française, pour son rôle présumé dans l'affaire de l'arbitrage Tapie-Crédit Lyonnais. On l’accuse de « négligence ». Elle a fait appel.