Affaire Tapie : Christine Lagarde n’est pas mise en examen

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Par Laure De Charette Modifié le 27 mai 2013 à 3h40

C'est un sacré ouf de soulagement que l'ex-ministre de l'Economie et actuelle patronne du FMI a du pousser. Christine Lagarde n'a pas été mise en examen dans le cadre de l'enquête ouverte pour complicité de faux et de détournement de fonds publics suite à l'affaire Tapie. Après deux jours d'audition menée par des magistrats enquêteurs de la Cour de justice de la République, seule juridiction habilitée à juger les membres du gouvernement pour des actes commis dans l'exercice de leurs fonctions, Christine Lagarde n'a finalement que le statut de témoin assisté, ce qui signifie que les juges ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'indices graves et concordants justifiant de continuer les poursuites judiciaires à son encontre. Faute d'éléments nouveaux, Christine Lagarde échappera à un procès. En somme, elle n'est plus menacée de perdre son poste à Washington !

D'après le Journal du Dimanche, Christine Lagarde, avocate de profession, connaissait le dossier sur le bout des doigts. « Elle s'est expliquée franchement. Avec spontanéité et clarté » a assuré son avocat, Me Yves Repiquet.

Les juges la soupçonnaient d'avoir pris des décisions contraires à l'intérêt de l'Etat et favorables à Bernard Tapie (sans pour autant qu'il y ait un quelconque enrichissement personnel) dans le conflit qui opposait l'homme d'affaires au Crédit lyonnais sur la vente d'Adidas.

En 2008, Bernard Tapie a reçu la modique somme de 285 millions d'euros, dont 45 millions en guise de réparation du préjudice moral qu'il aurait subi, à l'issue d'un arbitrage privé. Christine Lagarde était soupçonnée d'avoir voulu utiliser cette procédure pourtant contestée, d'avoir fait modifier l'arbitrage initial pour y intégrer la notion de préjudice moral, qui a conduit au versement des 45 millions supplémentaires, et enfin de n'avoir pas cherché à exercer un recours. En substance, certains la soupçonnaient en fait d'avoir agi pour le compte de Nicolas Sarkozy, qui aurait voulu remercier Bernard Tapie pour l'avoir soutenu pendant la campagne présidentielle de 2007.

Faux, archi faux, ont estimé les juges, qui l'exonèrent de toute responsabilité dans l'affaire Tapie !

Reste que cette affaire n'est peut-être pas terminée. Car si un élément nouveau venait à surgir, l'arbitrage qui a permis à Bernard Tapie de percevoir 403 millions d'euros pourrait encore être attaqué.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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