On s’en doutait, mais elle a osé le dire tout haut. La ministre du Travail a déclaré que le chômage ne diminuerait pas cette année. Tirerait-elle une balle dans le pied de son chef, François Hollande, qui a promis juré craché qu’il ne se représenterait pas en 2017 si la courbe du chômage ne s’inversait pas ?!
Une croissance trop molle
Myriam El Khomri, ministre du Travail, a reconnu que la croissance et le rythme de création d’emplois n’étaient "pas suffisants" pour espérer voir le chômage diminuer cette année.
Elle ne fait que confirmer ce que toutes les études, et des millions de chômeurs, constatent quotidiennement : le marché de l’emploi reste atone, huit ans après le début de la crise économique.
Pourtant, Manuel Valls, Premier ministre, a estimé récemment que le chômage commencerait à baisser lorsque la croissance de l’économie française atteindrait 1,5 % du PIB. Or l’Insee prévoit une croissance de 1,6 % en 2016...
Seuls 40 000 emplois créés
Toujours est-il que le compte n’est pas bon : l’économie française n'a créé que 40 000 emplois en 2015 (alors même que 450 000 entreprises disaient vouloir embaucher, en raison d’une nouvelle activité et de personnes parties définitivement à remplacer). Or on sait que plus de 800 000 personnes entrent sur le marché du travail chaque année (et 700 000 partent à la retraite).
Actuellement, plus de 3,5 millions de personnes sont considérées comme des chômeurs de catégorie A, c’est-à-dire sans aucune activité.
Le chef de l’Etat a annoncé le 31 décembre 2015 un plan d’urgence pour l’emploi, comprenant plusieurs volets : 500 000 formations supplémentaires pour les chômeurs, une nouvelle prime à l’embauche pour les PME et un "effort" pour l’apprentissage.