Chômage : l’indemnisation des salariés démissionnaires trop coûteuse ?

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Par Laure De Charette Modifié le 3 octobre 2017 à 15h19
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@shutter - © Economie Matin
8Cette mesure pourrait coûter entre 8 et 14 milliards d'euros la première année.

Certes le président veut fluidifier le marché de l'emploi, et encourager ceux qui prennent des risques. Mais à quel prix ?

Une démission avec filet de sécurité

Emmanuel Macron a toujours dit qu’il voulait réformer l’assurance-chômage, afin notamment de la rendre universelle. Les indemnités chômage deviendraient un droit pour tous, en somme, y compris les indépendants et les démissionnaires. Son objectif est d’encourager les salariés à « évoluer d’un métier à l’autre », tout en étant « protégé face à la perte d’emploi ».

Dans son esprit, tous les cinq ans, chacun aurait donc droit à des indemnités chômage, s’il choisit de démissionner pour changer d’activité ou développer son propre projet professionnel (et non plus seulement, comme c’est le cas aujourd’hui, pour suivre leur conjoint en mutation).

Un coût largement sous-estimé

Reste que le coût d’une telle mesure pourrait s’avérer bien supérieur aux estimations initiales. Le ministère du Travail a réalisé des premières estimations, révélées par Les Echos. Les chiffres font froid dans le dos, à l’heure de la recherche effrénée d’économies.

Verser des indemnités chômage aux salariés qui démissionnent de leur plein gré pourrait en effet coûter à l’Etat entre 8 et 14 milliards d'euros la première année, de 3 à 5 milliards les suivantes. On est donc loin de l’estimation réalisée par l'Institut Montaigne durant la campagne, qui évoquait un modeste 2,7 milliards d’euros.

Dès lors, le gouvernement étudierait plusieurs scénarios, dont celui d’indemniser les salariés démissionnaires certes, comme promis, mais avec des montants moindres que ceux perçus par les personnes licenciées.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.