Chômage : l’Espagne prend des mesures choc pour doper l’emploi des jeunes

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Par Laure De Charette Modifié le 13 mars 2013 à 8h10

Il était temps de prendre le taureau par les cornes ! Plus d'un jeune Espagnol actif de moins de vingt-cinq ans sur deux (53,2%) est au chômage, soit deux fois plus qu'en 2005. Face au désoeuvrement forcé de toute une génération, l'Espagne, appuyée par l'Europe, a décidé d'agir : Mariano Rajoy, le chef du gouvernement espagnol, a présenté hier devant des chefs d'entreprise et des syndicalistes une centaine de mesures chocs destinées à aider l'embauche des jeunes. Ce plan -de la dernière chance ?- est censé "bénéficier à plus d'un million de jeunes". Parmi eux, près de la moitié accusent un grave déficit de formation...

Parmi les mesures mises en place, l'incitation à créer son entreprise. D'après l'OCDE, le nombre de créations d'entreprises par an a été divisé par deux en Espagne entre 2006 et 2011 (alors même qu'il a doublé en France sur la même période). Les jeunes sans emploi de moins de trente ans qui se lanceront dans l'entrepreneuriat pourront notamment continuer à percevoir l'allocation chômage pendant neuf mois maximum -ou percevoir la totalité des indemnités en une seule fois- et verront leur cotisation à la Sécurité sociale largement réduite pendant six mois. Mais cette mesure ne concernera en réalité qu'un nombre limité de personnes, sachant que peu de jeunes pas encore trentenaires montent leur boîte. En France, la moyenne d'âge des créateurs d'entreprise est de 38,7 ans.

Parallèlement, le gouvernement espagnol lance un autre chantier : inciter les entreprises à embaucher des jeunes. Ainsi est créé un dispositif baptisé « premier emploi jeune » : l'entreprise qui fera signer un contrat de six mois à un jeune sans expérience professionnelle et qui le transformera en CDI bénéficiera d'une réduction des cotisations sociales. L'alternance va également être favorisée.

Budget de cette opération reconquête du marché de l'emploi par les forces vives de la nation : près de 3,5 milliards d'euros sur quatre ans. Comme promis, l'Union Européenne va aussi mettre la main au portefeuille via des fonds destinés en priorité aux régions, où le taux de chômage frappe parfois encore plus sévèrement.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.