En décembre 2014, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle Emploi en catégorie A a augmenté de 0,2 %, soit 8 100 personnes supplémentaires, pour s’établir à 3,49 millions en France métropolitaine.
Depuis une dizaine d'années, nos dirigeants font preuve d'une incapacité à maîtriser la croissance du chômage dans notre pays qui, tel un véritable cancer, ronge notre lien social.
Chômage : on a tout essayé
Un élément de langage est rabâché en boucle : tout a été essayé. Déjà, lors de son premier septennat, François Mitterrand lors d'une interview télévisuelle, déclarait "sur la question du chômage on a tout essayé !", la demande d'emploi alors dépassait à peine 1 million de personnes ! Contre ce constat tétanisé et tétanisant, il faut valoriser les solutions pragmatiques. L'institutionnalisation du chômage ne doit plus être un moyen pratique et confortable pour nos dirigeants d'éluder le véritable débat de fond : le marché de l'emploi en France a muté.
Des solutions à la portée des dirigeants politiques
La gravité de la situation plaide pour l'adoption de mesures d'urgence qui sont à notre portée. Après avoir étudié le chômage pendant des années, je suis arrivé à une conclusion simple: les files d'attentes devant Pôle Emploi sont une création soviétique à la française La succession presque sans fin des sigles : CIE, CUE, contrats d'avenirs, contrats jeunes ou contrats séniors, allègements Fillon ou exonération zones franche, devraient nous alerter sur les impasses d'une certaine théorie du chômage et de l'emploi. A économie administrée, solutions administratives et leurs cortèges d'effets d'aubaines et de contrôles intempestifs. Et si l'ampleur des problèmes nous cachait l'évidence : celle d'une construction collective et artificielle du chômage !
En France, le travail rend malade
Notre société souffre d'un mal réel : le travail rend malade à la fois ceux qui travaillent trop et ceux qui souffrent de ne pas pouvoir travailler. Certains économistes relèvent que la productivité horaire du travail en France, serait supérieure à celle de notre voisin allemand. C'est vrai, car ayant exclu du marché du travail les plus jeunes, les plus âges, les moins productifs, et diminué de façon autoritaire la durée du travail, il ne reste qu'à ceux qui sont en poste, à mettre les bouchées doubles. Souffrance en France, de ceux qui s'épuisent à faire tourner l'économie et sur qui porte tout le poids de l'assiette des cotisations sociales, tandis que les demandeurs d'emploi souffrent de ne pas avoir la place que leurs talents, leur énergie, ou simplement leur bonne volonté exige !
Emploi : à quand un système de reconversion actif ?
Pourtant, de l'autre côté, il y a une autre réalité : dans notre pays, s'exprime un besoin de prestation de service insatisfait dans les entreprises évalué à plusieurs dizaines de milliards d'euros ... qu'attendons-nous dès lors pour former et reconvertir nos chômeurs ? Les nouvelles mesures pour l'emploi que devrait prendre notre pays sont simple : remplacer le système passif d'indemnité-chômage par un système efficace de reconversion actif, c'est-à-dire de formation professionnelle ! N'oublions pas que la réinsertion sociale et professionnelle de nos chômeurs est l'affaire de tous : des entreprises, des syndicats, de la famille et de la société toute entière à travers le regard qu'elle pose sur eux. En effet, le chômage est aujourd'hui perçu comme une maladie sociale dont le malade serait lui-même responsable. Bref, si nous voulons lutter contre le chômage, nous le pouvons. Reste à le vouloir !