Sans surprise, le chômage a encore augmenté en mars, le nombre de chômeurs connaissant un nouveau pic à 3,5 millions d’inscrits en catégorie A. Le mois dernier, ce sont 15 400 chômeurs supplémentaires qui ont été comptabilisés, soit 0,5% de plus.
Si le mois de janvier avait semblé donner un répit salvateur pour le gouvernement, les mois de février et de mars se sont chargés de refaire tomber les autorités sur terre. En février déjà, la baisse enregistrée durant janvier (-19 100 inscrits) avait quasiment été absorbée, avec 12 800 chômeurs supplémentaires. Mars marque une nouvelle hausse du chômage au premier trimestre.
Toujours plus de chômeurs
Et cela ne concerne que les chômeurs de la catégorie A. Le tableau est encore plus sombre si on y ajoute les inscrits en catégories B et C (activité partielle) : en mars, la progression est de 28 000 personnes supplémentaires, soit un total de près de 5,3 millions de chômeurs, 5,6 millions si l’on prend en compte les DOM.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, le gouvernement a tenté de retourner la mauvaise nouvelle en bidouillant les chiffres. François Rebsamen, le ministre du Travail, a sorti de son chapeau le concept d’« évolution mensuelle moyenne par trimestre ». La hausse du premier trimestre, qui intègre donc le mois de janvier, est moins forte que celle du premier trimestre de l’année précédente !
L’étrange sémantique du gouvernement
« Sur les trois premiers mois de l’année, l’augmentation du nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A a avoisiné 3 000 chaque mois en moyenne », explique le ministère, qui évoque même… « une phase d’amélioration de la tendance, même si elle ne suffit pas à obtenir, pour le moment, une baisse régulière du nombre de demandeurs d’emploi ». Pas sûr que cela suffise à rassurer les chômeurs. Ce d’autant que le chômage devrait bel et bien continuer à augmenter tout au long de l’année, et que la baisse de janvier ne pourra plus servir longtemps de trompe-l’œil.
« Trois ans après l'élection de François Hollande, sa promesse d'inverser la courbe du chômage n'est plus qu'une triste plaisanterie qui décrédibilise l'ensemble de la politique de son gouvernement et désespère nos concitoyens », réplique Laurent Wauquiez, secrétaire général de l’UMP, qui appelle au relèvement des seuils sociaux, la baisse des charges et la simplification du contrat de travail.