La société chinoise Nile Textile Group à Port Said (Egypte)
Premier pays exportateur de textile de la planète, la Chine investit de plus en plus directement sur le sol africain et tend à y maîtriser l'ensemble de la filière, rapporte Le Monde citant une étude menée par la Fédération française de la maille et de la lingerie et rendue publique hier au Salon Zoom by Fatex à Paris.
Les Chinois interviennent à travers l'achat de champs de coton pour sécuriser les approvisionnements ou la création de filatures et d'usines de confection. « Les ventes des entreprises chinoises fléchissant aux Etats-Unis et en Europe, l'Afrique offre de nouvelles opportunités », selon Anne-Laure Linget, Ulyana Sukach et Louis-François Bacou, auteurs de cette étude. Entre janvier et août 2012, les exportations chinoises vers l'Afrique ont augmenté de 12 % par rapport à la même période de 2011, pour atteindre $ 9,8 milliards.
Des sociétés chinoises se sont installées au Ghana, au Kenya, au Lesotho, à Madagascar, au Malawi, à l'île Maurice, en Tanzanie, en Afrique du Sud.
Récemment, au Zimbabwe, un investissement de $ 30 millions a été effectué pour créer une coentreprise chinoise dans une filature de coton.
Les Chinois profitent notamment de l’AGOA américain qui accorde des droits de douane réduits aux produits fabriqués en Afrique. Ils commencent à produire ou finissent en Afrique des vêtements destinés à être vendus aux Etats-Unis. La direction des usines est assurée par des Chinois qui emploient des ouvriers africains.
L'étude souligne qu’en Asie, les salaires augmentent en moyenne de 15 % par an. Le salaire mensuel moyen en Chine est désormais de 360 euros, 18 % de plus qu'il y a un an. Les pays où le coût horaire est inférieur à 2 euros comprennent la Bulgarie, la Malaisie, l'Albanie, l'Indonésie, l'Inde, le Vietnam, le Pakistan, le Bangladesh ou encore la Corée du Nord.