Les Chinois deviennent les plus gros consommateurs de luxe au monde

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Par Laure De Charette Modifié le 14 décembre 2012 à 3h44

En cinq ans, la vente de produits de mode y a été multipliée par trois, de voitures de luxe par cinq, d'achats de villas et d'appartements haut de gamme par sept et de whiskies de qualité par dix ! D'après le cabinet de conseil Bain & Co hier, les Chinois sont devenus cette année les premiers consommateurs de produits de luxe au monde, devant les Américains. C'est bien simple : un quart des achats mondiaux d'objets de luxe sont le fait des Chinois, contre « seulement » un cinquième réalisé par les Américains, et 14% par les Japonais.

Et les marques françaises ont plus que jamais la cote : cette année, parmi les cinq enseignes préférées des Chinoises figurent Chanel, Louis Vuitton, Dior et Hermès. En outre, il ne faut pas oublier que les Chinois achètent énormément -et de plus en plus (+31%)- de produits de luxe en dehors de leurs frontières, à Hong-Kong mais aussi en Europe et aux Etats-Unis. Ils profitent de la faiblesse du dollar et de l'euro, mais surtout ils peuvent frimer avec leur sac siglé Paris, Milan ou New-York, éviter les contrefaçons et échapper aux taxes allant jusqu'à 30 % sur les produits de luxe importés, notamment sur les sacs et les bijoux.

Pour autant, la croissance du marché du luxe en Chine est cette année la plus lente observée en cinq ans : elle n'a été « que » de 7%, contre 30% l'an dernier. Cette modération, toute relative, est notamment due au fait que les Chinois ont diminué la quantité de cadeaux (« sangong ») offerts à leurs partenaires d'affaires ou aux membres du Parti afin de mettre de l'huile dans les rouages de leur business. Officiellement, la baisse de générosité, par ailleurs tout à fait intéressée, des Chinois est liée aux scandales qui ont éclaté sur Weibo, le Twitter chinois, visant des officiels du gouvernement arborant des produits de luxe au poignet ou sous le bras. En réalité, à la veille du changement de l'équipe dirigeante, il semble que les tycoons chinois ne savaient plus à quel clan du Parti offrir des cadeaux, et ont donc réduit leurs achats.

L'industrie du luxe devrait repartir de plus belle dans l'Empire du Milieu. Le pays devrait représenter un tiers du marché mondial des produits de luxe d'ici 2015, le nombre de super riches ne cessant d'augmenter et une classe moyenne étant en train d'émerger. Les entreprises françaises ne s'y trompent pas, et ne cessent de mettre en place de nouvelles stratégies pour séduire les centaines de millions d'acheteurs potentiels.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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