La crise sanitaire que nous venons de vivre a marqué les esprits. Les États, avertis par la crise des subprimes en 2008, ont réagi fortement et ont amené des financements pour éviter un manque de liquidités au niveau national. Certes, beaucoup de secteurs souffrent. Mais on a pu éviter une crise de liquidités généralisée. Néanmoins, les conséquences sur la demande et donc sur l'emploi vont peser sur l'activité économique et vont avoir des conséquences sociales fortes.
L'endettement des pays a augmenté et il va atteindre en France un niveau préoccupant. Et, dans le même temps, le niveau des prélèvements obligatoires en France est jugé par les économistes comme maximal, ce qui veut dire que l'augmenter pénaliserait le redéveloppement de l'économie.
Le défi est donc d'être capable de relancer la machine économique, pallier aux besoins d'urgence sociale, sans augmenter les impôts et en rééquilibrant les comptes budgétaires, car tout déficit supplémentaire rendra l'endettement insupportable et sacrifiera les générations de nos enfants et petits-enfants.
Au niveau des collectivités, le défi sera le même : aider en urgence ceux qui vont souffrir de cette crise et rétablir les équilibres financiers dans un délai le plus court possible.
Et c'est d'abord dans la tête que cela se jouera, car les milliards émis par la Banque Centrale peuvent laisser à penser à nos concitoyens mais aussi à nos élus que l'argent tombe du ciel et qu'il n'est pas nécessaire de restaurer les équilibres.
Mais l'avenir de nos enfants passera par une gestion rigoureuse et transparente de l'argent public, une mutualisation accentuée entre les villes, les agglomérations d'une part et les départements et les régions d'autre part, une exemplarité des élus à adapter leur train de vie à cette période de crise et une coopération avec le privé à deux niveaux :
- les fonds publics qui pourront renforcer les fonds propres des entreprises saines en difficulté conjoncturelle à court terme ;
- les fonds privés qui intensifieront les actions pour s'associer aux fonds publics dans une deuxième phase afin de contribuer aux financements sur le patrimoine, la culture, le sport et aux actions solidaires.
La recette se trouve donc dans la capacité de nos élus à permettre à l'économie de repartir tout en gérant l'argent public de manière très rigoureuse et dans la capacité de nos chefs d'entreprise à s'engager, une fois l'activité repartie, dans des actions locales pour aider au financement des besoins du territoire.