A défaut de trouver des leviers de croissance et pour faire face à une dette qui ne cesse d'augmenter, l'Etat n'a d'autres choix que de vendre un peu son âme et ses biens. Son âme, il tente de la vendre au Diable pour que la France sorte de cette période de crise comme par magie (sans succès) ; ses biens, il les vend à ceux qui ont de l'argent, contrairement à lui.
Deux fois plus de cessions que prévu
Que l'Etat vende des biens publics et des actifs ce n'est pas nouveau. Même, ça arrive régulièrement et ce n'est pas plus mal : ça lui permet de récupérer un peu de « Cash » et de rembourser un petit peu sa dette. Car ce n'est pas avec quelques cessions d'actifs que le gouvernement réussira à combler les 2000 milliards d'euros de dette du pays.
Dans la loi sur le Budget 2015, d'ailleurs, la cession d'actifs était déjà prévue. Des cessions qui devaient rapporter quelques 4 milliards d'euros ; Emmanuel Macron, ministre de l'Economie, a annoncé le 15 octobre que cette somme est loin de la réalité.
En fait, le gouvernement espère réussir à vendre « entre 5 et 10 milliards d'euros » d'actifs divers (participations, biens immobiliers, biens patrimoniaux...) durant les 18 prochains mois. Restez à l'affût, il y aura peut-être de bonnes affaires.
Le « bijou de famille » EDF ne sera pas privatisé
Emmanuel Macron a toutefois voulu rassurer car cette annonce survenait le même jour de la nomination de Jean-Bernard Lévy à la tête d'EDF, qui remplace de fait Henri Proglio.
Bien que l'objectif visé par ces cessions d'actifs ait été plus que doublé, il ne sera pas question de privatiser EDF dont l'Etat détient 84,5% du capital. Bon, rien ne l'empêche de céder quelques petites actions ici et là...
Mais que fera l'Etat de ces 5 milliards ?
Reste à savoir pour quelle(s) raison(s) le gouvernement désire vendre des actifs, sachant qu'il ne compte pas en vendre assez pour couvrir l'intégralité de sa dette. Simple : il vend pour payer ses créanciers.
Contrairement au Budget 2014 qui prévoyait également une cession de 5 milliards d'euros d'actifs mais qui ont été réinvestis à hauteur de 3,5 milliards d'euros et ont remboursé la dette pour 1,5 milliards d'euros, c'est quasiment l'inverse qui se produira en 2015.
Des 5 milliards d'euros que touchera le gouvernement, 4 milliards d'euros iront dans les poches des créanciers et un seul milliard sera réinvesti.