Le Canada est en train de s’adapter à la fin du boum des matières premières

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Par OCDE Modifié le 15 juin 2016 à 10h13
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cc/pixabay - © Economie Matin
2,2%La croissance du Canada devrait atteindre 2,2 % en 2017.

L’économie canadienne est en train de s’adapter à la baisse des prix des matières premières, mais les pouvoirs publics doivent prendre d’autres mesures pour stimuler la productivité, réduire les risques pesant sur la stabilité financière et rendre à l’avenir la croissance plus forte, plus verte et plus inclusive, selon un nouveau rapport de l’OCDE.

La dernière édition de l’Étude économique du Canada, présentée aujourd’hui à Montréal par le Secrétaire général de l’OCDE, M. Angel Gurría, et le ministre canadien des Finances, M. Bill Morneau, met en relief le ralentissement de la croissance imputable à la baisse de la production dans les secteurs liés aux ressources naturelles, et tout particulièrement l’énergie. Selon les prévisions figurant dans l’Étude, la croissance du PIB devrait s’établir à 1,7 % cette année et à 2,2 % en 2017, à mesure que l’activité économique va se reporter vers les secteurs non énergétiques.

« L’économie canadienne se montre résiliente, mais continue d’affronter des vents contraires du fait du piège de la croissance molle dans laquelle est engluée l’économie mondiale » a déclaré M Gurría. « Le dosage de l’action publique en matière économique est approprié, compte tenu des risques inhérents à l’environnement international, mais il existe une marge de manoeuvre qui permettrait de procéder à des réformes propres à stimuler la concurrence, renforcer le dynamisme des entreprises et garantir de meilleures performances économiques à tous les Canadiens. »

Dans son Étude, l’OCDE souligne que les vulnérabilités tenant aux prix du logement et à l’endettement des ménages sont vives, et déclare qu’il sera nécessaire de poursuivre le resserrement des mesures macroprudentielles pour éviter que cela ne s’aggrave. Il serait utile de cibler plus particulièrement ces mesures sur les « points chauds » que constituent Vancouver et Toronto, notamment de durcir les exigences en matière d’apports.

Afin de favoriser les gains de productivité et de jeter les fondations d’une expansion économique future, les auteurs de l’Étude proposent que le Canada supprime les obstacles majeurs à la concurrence qui existent dans les industries de réseau, et qu’il réduise les restrictions relatives aux participations étrangères dans le transport aérien, les télécommunications et l’audiovisuel, où les objectifs culturels pourraient être atteints par d’autres moyens.

Les obstacles à la concurrence sur les marchés de l’électricité, qui sont fragmentés, pourraient être abaissés grâce au développement de nouvelles interconnexions est-ouest, lorsque cela correspond à une logique économique. La libéralisation des activités de production et de distribution de l’électricité pourrait encourager la concurrence sur les marchés de gros et de détail dans les juridictions où cela n’a pas été encore fait.

Harmoniser les réglementations relatives aux échanges de biens et de services dans les provinces et dans les territoires permettrait de lever d’importants obstacles au commerce intérieur ; la mise en place d’un conseil pancanadien de coopération réglementaire pourrait être utile à cet égard.

Un plus grand dynamisme des petites entreprises, notamment grâce à une hausse du rythme des créations d’entreprises et au renforcement d’une dynamique fondée sur l’équation « croître ou disparaître », permettrait d’accroître la productivité et d’accélérer la diffusion des nouvelles technologies. Selon l’Étude, les pouvoirs publics peuvent créer un environnement plus propice au dynamisme des petites entreprises en revoyant les programmes destinés à cette catégorie, notamment les dispositifs fiscaux préférentiels.

Amplifier l’investissement fédéral dans les infrastructures physiques, le logement social, l’éducation et l’innovation, comme prévu, pourrait contribuer à rendre la croissance plus vigoureuse et plus inclusive ; les efforts marqués déployés par le nouveau gouvernement pour partager plus largement les fruits de la croissance économique avec les peuples autochtones du Canada s’inscrivent dans la même logique.

Les gouvernements des provinces canadiennes devraient donner suite à leur récente Déclaration de Vancouver et faire en sorte qu’une tarification adéquate des émissions de carbone soit mise en place dans tout le pays afin que le Canada puisse remplir ses engagements internationaux.

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L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE, en anglais Organisation for Economic Co-operation and Development, OECD) est une organisation internationale d'études économiques, dont les pays membres - des pays développés pour la plupart - ont en commun un système de gouvernement démocratique et une économie de marché. Elle joue essentiellement un rôle d'assemblée consultative. L'OCDE a succédé à l'Organisation européenne de coopération économique (OECE) issue du Plan Marshall et de la Conférence des Seize (Conférence de coopération économique européenne) et qui a existé de 1948 à 1960. Son but était l'établissement d'une organisation permanente chargée en premier lieu d'assurer la mise en oeuvre d'un programme de relèvement commun (le plan Marshall), et, en particulier, d'en superviser la répartition. En 2010, l'OCDE compte 34 pays membres, regroupe plusieurs centaines d,experts dans ses centres de recherche à Paris (le siège est au Château de la Muette) et publie fréquemment des études économiques, analyses, prévisions et recommandations de politique économique et des statistiques, principalement concernant ses pays membres.