A en croire les prévisions budgétaires de la Commission européenne de Bruxelles pour la prochaine mandature sur 7 ans (2021-28), celles-ci dépassent toutes les prévisions. Certes, le Royaume-Uni avec le coût et le manque à gagner lié au Brexit, le contexte n’est pas nécessairement favorable. A partir des dernières indications, d’aucuns affirment que l’effort financier à fournir serait supérieur à plus de 18% sur la période.
Pour la prochaine mandature, le budget de la Commission devrait donc passer de 1087 milliards € à 1279 milliards € ! A prendre à charge, il faudra désormais effacer le manque à contribution du Royaume-Uni et tenir compte de l’ambition d’un développement d’une défense européenne. Ce n’est pas partie gagnée. Grosso-modo, le budget de l’UE est de 160 milliards €. Il représente un peu plus d’1% de la richesse produite chaque année par ses membres. Par définition, ce budget doit équilibrer recettes et dépenses et ne souffre pas de déficit.
De son côté, la France qui continue à augmenter ses dépenses nationales, devra tant bien que mal tenter de réduire son déficit pour mieux appréhender le poids de sa dette. Déjà parviendra-t-elle à améliorer ses performances en termes de commerce extérieur ? Pourquoi se faire taxer de pessimiste quand on s’en tient essentiellement à des données économiques et que l’Insee confirme ses prévisions à court et moyen terme ? La baisse du taux de croissance à +0,3% en ce début d’année n’est pas encourageant, mais comme d’habitude, les « experts » clament que c’est normal et que c’est partout pareil après un 4ème trimestre satisfaisant à +0,7%.
Rien, aujourd’hui, ne permet d’appréhender de meilleurs résultats pour la France sans une croissance conséquente et une certitude que les taux d’intérêt à zéro et les achats massifs obligataires de la Banque centrale européenne seront maintenus à leur niveau actuel. Apparemment cela devrait être possible jusqu’à la mi-2019, si l’inflation reste à son niveau le plus bas. Qu’adviendrait-t-il si les taux remontaient ?
Le paradoxe, mais qui fait partie des règles de base du « système », c’est que la Commission sera toujours aussi exigeante vis-à-vis des dépenses excessives (> 3%) dans tous les pays et en particulier vis-à-vis de la France. Elle ne se gênera pas pour réclamer à la France d’une part un « coup de pouce » efficace pour satisfaire ses besoins d’augmentation de son budget à hauteur de 20,5 milliards € pour 2018 et d’autre part rappeler à des efforts budgétaires supplémentaires pour réduire notre déficit. A cela s’ajoute le problème de la Politique agricole commune (PAC), avec une baisse pressentie cette année des subventions de 5%. La France proteste mais que se passera-t-il ?
Au-delà de ces aspects économiques, force est de constater que progressivement l’Union européenne avec la Commission, édicte ses règles et nous impose ses directives auxquelles le gouvernement est habitué à se plier. A terme dans le contexte actuel avec les problèmes politiques et économiques Nord-Sud, Est-Ouest, les problèmes d’asile et d’immigration et ceux liés à un potentiel élargissement de l’Union, on est en droit de se poser beaucoup de questions. A chacun de se faire son opinion…