Budget de mandature : que veut la Commission de Bruxelles ?

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Par Jacques Martineau Modifié le 6 mai 2018 à 22h14
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160 milliards d'eurosLe budget de l'Union européenne s'établit à 160 milliards d'euros.

A en croire les prévisions budgétaires de la Commission européenne de Bruxelles pour la prochaine mandature sur 7 ans (2021-28), celles-ci dépassent toutes les prévisions. Certes, le Royaume-Uni avec le coût et le manque à gagner lié au Brexit, le contexte n’est pas nécessairement favorable. A partir des dernières indications, d’aucuns affirment que l’effort financier à fournir serait supérieur à plus de 18% sur la période.

Pour la prochaine mandature, le budget de la Commission devrait donc passer de 1087 milliards € à 1279 milliards € ! A prendre à charge, il faudra désormais effacer le manque à contribution du Royaume-Uni et tenir compte de l’ambition d’un développement d’une défense européenne. Ce n’est pas partie gagnée. Grosso-modo, le budget de l’UE est de 160 milliards €. Il représente un peu plus d’1% de la richesse produite chaque année par ses membres. Par définition, ce budget doit équilibrer recettes et dépenses et ne souffre pas de déficit.

De son côté, la France qui continue à augmenter ses dépenses nationales, devra tant bien que mal tenter de réduire son déficit pour mieux appréhender le poids de sa dette. Déjà parviendra-t-elle à améliorer ses performances en termes de commerce extérieur ? Pourquoi se faire taxer de pessimiste quand on s’en tient essentiellement à des données économiques et que l’Insee confirme ses prévisions à court et moyen terme ? La baisse du taux de croissance à +0,3% en ce début d’année n’est pas encourageant, mais comme d’habitude, les « experts » clament que c’est normal et que c’est partout pareil après un 4ème trimestre satisfaisant à +0,7%.

Rien, aujourd’hui, ne permet d’appréhender de meilleurs résultats pour la France sans une croissance conséquente et une certitude que les taux d’intérêt à zéro et les achats massifs obligataires de la Banque centrale européenne seront maintenus à leur niveau actuel. Apparemment cela devrait être possible jusqu’à la mi-2019, si l’inflation reste à son niveau le plus bas. Qu’adviendrait-t-il si les taux remontaient ?

Le paradoxe, mais qui fait partie des règles de base du « système », c’est que la Commission sera toujours aussi exigeante vis-à-vis des dépenses excessives (> 3%) dans tous les pays et en particulier vis-à-vis de la France. Elle ne se gênera pas pour réclamer à la France d’une part un « coup de pouce » efficace pour satisfaire ses besoins d’augmentation de son budget à hauteur de 20,5 milliards € pour 2018 et d’autre part rappeler à des efforts budgétaires supplémentaires pour réduire notre déficit. A cela s’ajoute le problème de la Politique agricole commune (PAC), avec une baisse pressentie cette année des subventions de 5%. La France proteste mais que se passera-t-il ?

Au-delà de ces aspects économiques, force est de constater que progressivement l’Union européenne avec la Commission, édicte ses règles et nous impose ses directives auxquelles le gouvernement est habitué à se plier. A terme dans le contexte actuel avec les problèmes politiques et économiques Nord-Sud, Est-Ouest, les problèmes d’asile et d’immigration et ceux liés à un potentiel élargissement de l’Union, on est en droit de se poser beaucoup de questions. A chacun de se faire son opinion…

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Après un long parcours scientifique, en France et outre-Atlantique, Jacques Martineau occupe de multiples responsabilités opérationnelles au CEA/DAM. Il devient DRH dans un grand groupe informatique pendant 3 ans, avant de prendre ensuite la tête d'un organisme important de rapprochement recherche-entreprise en liaison avec le CNRS, le CEA et des grands groupes du secteur privé. Fondateur du Club Espace 21, il s'est intéressé aux problèmes de l'emploi avec différents entrepreneurs, industriels, syndicalistes et hommes politiques au plus haut niveau sur la libération de l'accès à l'activité pour tous. Il reçoit les insignes de chevalier de l'Ordre National du Mérite et pour l'ensemble de sa carrière, le ministère de la recherche le fera chevalier de la Légion d'Honneur.