C’est le Jour J, celui à partir duquel notre pays dépense non plus car il en a les moyens mais car il emprunte. On imagine mal un ménage faire de même et demander chaque jour à son banquier une rallonge pour tenir jusqu’à la fin de l’année.
Plus de dépenses que de recettes
D’après une étude menée par l'institut Molinari, l’État français n’a plus d’argent dans ses caisses à partir du dimanche 8 novembre au soir. Chaque euro qu’il va dépenser à partir de cet instant pour payer ses fonctionnaires ou indemniser ses retraités, entretenir ses routes, financer ses écoles ou rénover ses hôpitaux, il ne les a pas en poche. Il doit les emprunter sur les marchés, et donc les rembourser, avec les intérêts en prime.
En 2015, l’Etat peut compter sur la somme de 390 milliards d'euros de recettes, notamment fiscales. Las, il doit affronter cette année encore des dépenses bien supérieures, s’élevant à 460 milliards d'euros.
Sur leurs propres deniers, jusqu'au 31 décembre
L’étude s’intéresse aussi aux 28 autres pays de l’Union Européenne. En Europe, seuls l'Allemagne, le Danemark, l'Estonie et la Lituanie parviennent à tenir jusqu’à la fin de l’année en puisant dans leurs caisses, sans jamais devoir emprunter.
Dans certains pays du sud comme le Portugal, l'Espagne ou Chypre, les comptes sont dans le rouge depuis le mois d’octobre. Comme la nuit de la Saint Sylvestre doit leur sembler loin !
N’en déplaise aux mauvaises langues, la France n’est donc pas la plus mauvaise élève en la matière.
Mais plusieurs signaux sont alarmants : d’abord, l’Hexagone n’a pas présenté un budget à l’équilibre depuis 35 ans. Ensuite, tous ses piliers sont déficitaires : la Sécurité sociale, les collectivités locales et les administrations centrales. Pas un seul n'est excédentaire...