L’Europe à court d’argent : il manque 9 milliards pour finir l’année

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Par Jean-Baptiste Giraud Publié le 24 octobre 2012 à 5h15

On pourrait croire à un gag, c'est pourtant on ne peut plus vrai. Il manque 9 milliards à l'Union Européenne pour terminer l'année et honorer ses engagements. Tous les ans, comme pour un pays, la Commission de Bruxelles présente en cours d'année un budget rectificatif, et appelle des fonds complémentaires auprès des Etats membres. Quand on sait que les pays européens ont pris la facheuse habitude de toujours envoyer moins d'argent que celui prévu dans le budget initial, on comprend pourquoi l'Union européenne doit leur faire les poches en cours d'année.

Sauf qu'en 2012, sans doute à cause de la crise larvée, ce ne sont pas quelques millions ou même milliards qui manquent à l'appel, mais près d'une dizaine, même si la Commission dit "plutôt neuf milliards". Histoire de ne pas affoler plus les foules ? Le plus dramatique dans cet histoire, c'est que l'argent ne manquera pas à Bruxelles même. La Commission a évidemment mis de côté pour payer ses charges et frais de fonctionnement. Non, l'argent qui manque, c'est celui qu'elle... redistribue. Les Etats européens sont donc appelés à cotiser en fonction de leur poids dans l'Union Européenne. Faisant de l'Allemagne et de la France les deux plus gros contributeurs, depuis que Margaret Thatcher a tapé du poing sur la table en disant "I want my money back" et que la Grande Bretagne obtient tous les ans de ce fait une ristourne sur sa cotisation annuelle au club.

C'est donc de l'argent qui doit arriver à Bruxelles pour repartir aussitôt vers des Etats membres en attente de fonds européens pour boucler la construction de leurs routes, écoles et autres projets dans lesquels l'Europe met habituellement son grain de sel, pardon, apporte son écot. Un exemple symbolique de programme européen à l'arrêt faute de cash : les échanges étudiants d'Erasmus, qui ont un trou de 90 millions d'euros dans leur budget 2012.

Le Budget 2013 de l'Union Européenne est un autre sujet de tension entre Etats, Parlement Européen, et Commission. Le Budget présenté par la Commission, incorporant tous les projets souhaités par les Etats membres, est en hausse de 6,8 %. Mais les Etats membres ne veulent pas entendre parler d'une hausse de leur contribution de plus de 2,8 %... Kafkaïen.

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).