Budget 2015 : moins d’économies que prévu, moins de recettes, et plus de dépenses…

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 3 septembre 2014 à 5h27

Le gouvernement ne va pas réussir à économiser autant qu'il espérait en 2015. Voilà, en substance, ce que Michel Sapin, ministre des Finances, a déclaré ce mardi 2 septembre 2014. Dur, dans ces conditions, de réduire le déficit public, la dette et de résoudre tous les autres problèmes du pays comme le chômage. Mais c'est la faute à l'inflation !

2 milliards d'euros de moins d'économies en 2015

Faire des économies, c'est bien. Baser ces économies sur le gel des prestations sociales et la croissance c'est moins bien. Car l'inflation et la croissance ne sont pas au rendez-vous en cette année 2014 ; et elles risquent de se faire désirer en 2015.
Déjà, au niveau de la croissance, elle devait être de 1% en 2014 selon les espoirs de Bercy. C'est sur cette prévision que le Budget 2014 a été construit et c'est déjà un problème : la croissance ne sera, cette année, que de 0,5%... et encore, il s'agit là de la prévision la plus optimiste.

Idem pour l'inflation : alors que le gouvernement s'attendait à 1,1% d'inflation en 2014 et 1,5% en 2015, celle-ci n'a été que de 0,5% cette année et pourrait, peut-être, atteindre 1% en 2015. Alors pour les 21 milliards d'euros d'économies prévues l'an prochain, c'est râpé. Désormais le gouvernement ne table que sur 19 milliards d'euros.

Les 50 milliards d'euros d'économies maintenus... pour l'instant

Ayant déjà annoncé que l'objectif d'économies pour 2015 est revu à la baisse de 2 milliards d'euros, le gouvernement ne pouvait pas annoncer également remettre en cause le plan de 50 milliards d'euros d'économies avant 2017. Déjà que sa crédibilité est au plus bas.

Avec la consommation qui ne repart pas (et comment le pourrait-elle ?) et le chômage qui augmente, les recettes fiscales risquent bien de stagner l'an prochain également. A moins que les effets du Pacte de Responsabilité ne se fassent sentir enfin.

Mais, ce qui est sûr, c'est que le déficit, lui, ne baissera pas autant que prévu. Loin de prévoir un déficit à 3% comme le voulait Bruxelles pour 2015, la France n'atteindra, dans le meilleurs des cas, qu'un déficit de 4% cette même année. Et encore... si le pays réussi à avoir 1% de croissance.

Pour 2014, c'est déjà quasiment établi : 4,2% de déficit.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio