La Défense devra se serrer un peu plus la ceinture : -1,5 milliard d’euros en trois ans

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 10 juillet 2014 à 6h57

Le ministère de la Défense ne va pas apprécier la nouvelle version du budget prévue pour 2015 – 2017. Car dans l'optique de faire toujours plus d'économies son budget va être réduit de 500 millions d'euros par an. Mais le gouvernement a une parade : cette réduction sera compensée par des « recettes exceptionnelles ».

Le gouvernement fait de l'arithmétique sur le budget de la Défense

Ce qui est pratique, en mathématiques, c'est qu'on peut toujours arriver à « 0 » : il suffit d'ajouter à ce que l'on soustrait d'un côté la même somme, trouvée autre part. C'est exactement ce que fait le gouvernement avec le budget de la Défense.

Dans la nouvelle prévision de Budget, le gouvernement a retranché 500 millions d'euros par an sur trois ans, soit 1,5 milliard d'euros de moins pour le ministère de la Défense entre 2015 et 2017. Mais ces 1,5 milliard seront trouvés ailleurs.

En l'occurrence, ce sont des recettes exceptionnelles, issus de certaines ventes qui devraient rapporter 1,5 milliard d'euros que le gouvernement s'empressera de reverser au ministère de la Défense pour combler le trou laissé par cette réduction. Sauf qu'une vente, ce n'est jamais gagné d'avance.

Mais sur le papier le compte est bon. On retire 1,5 milliard par-ci, on rajoute 1,5 milliard par là... et hop ! d'un coup d'arithmétique magique le budget prévu est le même.

7,6 milliards d'euros à trouver pour le gouvernement

Au total, la loi de programmation militaire (LPM) 2014 – 2019 prévoit 190 milliards d'euros de budget dont 6,1 milliards d'euros sont issus de ventes de « bijoux de famille de l'Etat ». En tout cas lors de son vote.

Désormais, ce sont 1,5 milliard d'euros de plus que le gouvernement va devoir trouver grâce à des « recettes exceptionnelles ». Et déjà que pour les 6,1 milliards d'euros rien n'était joué, en trouver 7,6 milliards s'avèrera sans doute bien plus compliqué.

Mais c'est pas grave puisque sur le papier ces sommes y sont. C'est ce qui compte non ?

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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