Comme un petit trou dans les comptes. Valérie Rabault, la rapporteure générale du projet de budget pour 2016, a beau compter et recompter : il manque encore un plan précis pour économiser 4 milliards d’euros l’an prochain. Soit tout de même un quart des économies promises !
Economiser : mission impossible ?
La discussion sur le projet de budget 2016 doit s’ouvrir aujourd’hui à l’Assemblée. Comme cette année, il est prévu que l’Etat réalise d’importantes économies, pour pouvoir être en mesure de financer notamment les baisses d’impôts promises aux Français tout en continuant de réduire le déficit public. Serait-ce une mission impossible ?
Les fonctionnaires de Bercy qui ont élaboré le budget ont visiblement eu un mal fou à trouver l’art et la manière de planifier les 16 milliards d’euros d’économies prévus pour l’an prochain. 16 milliards, cela correspond à la phase 2 du plan de 50 milliards d’économies qui court de 2015 à 2017.
Le flou artistique
Mais d’après Valérie Rabault, rapporteure générale du budget et par ailleurs députée PS, le compte n’y est pas ! Car 3,45 milliards d’euros sont "non documentés" par des mesures concrètes, selon elle. Et 600 millions d’économies sont "peu documentés". En somme, on ne sait pas trop où ni comment les trouver…
Par exemple, le gouvernement a dit vouloir économiser 2,7 milliards dans les dépenses d’intervention de l’Etat. Mais il n’a illustré son propos que par des mesures totalisant 500 millions d’euros ( réformes des APL et des aides à la pierre, réforme de l’indexation des prestations sociales).
Et ce n’est pas tout : certaines économies budgétées ne sont en fait que des trompe-l’œil. Car il ne s’agit pas véritablement de baisser la dépense publique (6 milliards sont de véritables baisses), mais surtout de limiter sa hausse (on rogne là 10 milliards). En somme, on n’amorce pas la descente, on ne fait qu’emprunter une pente moins raide.
Mais n'en déplaise aux mauvaises langues, la dépense publique n’a augmenté "que" de 0,9 % en valeur en 2014. Un record !