C’est le nouveau casse-tête à la mode à Bercy : financer les 4 milliards d’euros d’économies promis à Bruxelles pour rentrer dans les clous des 3% de déficit. La Commission européenne avait accepté de donner un délai supplémentaire à Paris, jusqu’en 2017, mais en contrepartie la France devait se lancer dans un nouveau programme d’économies.
Le résultat commence à être visible. Les services du Premier ministre ont envoyé aux ministères des lettres de cadrage pour le projet de budget 2016. Il leur faudra réaliser un effort supplémentaire de 2,8 milliards d’euros par rapport à ce qui avait été décidé à l’automne dernier, durant la loi de programmation des finances publiques.
2,8 milliards à trouver
L’État s’est engagé à contribuer à hauteur de ce niveau : 1,2 milliard pour 2015, 1,6 milliard pour 2016, en tout 2,8 milliards complémentaires à débusquer dans les caisses des ministères et leurs budgets pour l’année prochaine. Michel Sapin, le ministre des Finances, avait présenté le 15 avril un plan en deux actes : 4 milliards cette année, suivi par 5 milliards en 2016, une somme qui compense la faible inflation (et qui dit inflation à plat implique des rentrées fiscales plus faibles, d’où ce besoin de compenser).
La Sécurité sociale et les collectivités locales vont devoir elles aussi réaliser des efforts d’économies de leur côté. La quote part de l’État a été fixée à 2,8 milliards, qui devront donc être financés par les ministères. Globalement, Manuel Valls réclame une baisse de 1% des dépenses en masse salariale, et 3% sur les autres dépenses.
Des ministères épargnés
Les ministères de la Justice, de l’Intérieur, de l’Éducation et de la Culture seront épargnés par la chasse au gaspi. La lettre pour la Défense est restée sous le coude du Premier ministre, le poste étant encore sensible. Ce sont en particulier les opérateurs et les agences, comme les chambres de commerce et d’industrie ou le Centre national du cinéma qui devront réaliser les efforts les plus conséquents.