Brexit : et si les Anglais prenaient tout leur temps ?

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 16 août 2016 à 6h27
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cc/pixabay - © Economie Matin
17%L'UE a perdu, avec le Brexit, environ 12 % de sa population et 17 % de son PIB.

Au début de l'été, très précisément le 23 juin 2016, les Britanniques avaient créé la surprise en votant en faveur de leur sortie de l'Union Européenne. Depuis, leur impatience de retrouver leur souveraineté nationale semble avoir pris un coup : le Royaume-Uni pourrait ne sortir de l'UE que dans près de trois ans, contre les deux ans annoncés initialement. Si, bien entendu, cette date fatidique n'est pas encore une fois reportée.

Un vote en 2016, une sortie en 2018... non, 2019

Depuis le Brexit, ou en tout cas le vote en sa faveur, David Cameron a démissionné laissant sa place à Theresa May en tant que première ministre du pays. Cette dernière, selon un article du Sunday Times paru le dimanche 14 août 2016, aurait décalé le calendrier prévu pour la sortie effective du Royaume-Uni de l'Union Européenne.

Pour sortir, le pays doit invoquer l'article 50 du Traité de Lisbonne qui lance formellement les négociations entre l'UE et le pays sortant : traités, accords commerciaux, circulation, douanes... tout doit être remis à plat. L'article 50 prévoit un minimum de 2 ans pour ce faire mais la situation étant nouvelle, personne ne sait exactement le temps qu'il faudra en réalité.

Theresa May prévoit d'invoquer l'article début 2017 ce qui repousse l'échéance de plusieurs mois déjà : au mieux le Royaume-Uni ne fera plus partie de l'UE début 2019... si tout va bien. Car déjà la rumeur parle de fin 2019.

Un problème d'effectifs et d'infrastructures

Sortir de l'UE semble facile : une signature et hop ! Mais la réalité est bien plus complexe : récupérer certains pouvoirs souverains nécessite... d'avoir le personnel pour s'en occuper. Selon le Sunday Times c'est justement ça qui fait défaut au Royaume-Uni qui a lancé une campagne de recrutement.

Le succès ne serait pas au rendez-vous : les Britanniques ne font pas la queue impatients de travailler pour sortir de l'UE et le pays manque, de fait, de personnel... et d'infrastructures en tous genres. Le ministère créé pour l'occasion et chargé de superviser le Brexit, dirigé par David Davis, n'aurait à ce jour que 50 % du personnel prévu.

Ainsi, dans la City, la rumeur se répand : il semblerait que les Anglais ne finiront par invoquer l'article 50 que fin 2017, bien plus tard que ce qu'avait prévu la Première ministre... ce qui repousserait la sortie à fin 2019. Au mieux... car pour certains spécialistes le Royaume-Uni nécessiterait entre 6 et 10 ans de négociations....

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio