Après l’annonce par Theresa May du choix d’un Brexit « dur », HSBC, la plus grande banque d’Europe en terme d’actifs, annonce que 1 000 emplois actuellement basés à Londres seront transférés à Paris en 2019.
La sortie du Royaume-Uni du marché unique pousse la banque ailleurs
Même si le siège de la banque restera à Londres après le Brexit, les activités de marchés et de banque d'investissement, actuellement réalisées à Londres, déménageront à Paris. L’annonce a été faite par Stuart Gulliver, le directeur général d’HSBC lors d’une interview à Bloomberg.
Le scénario du « hard Brexit » aura pour conséquence de faire perdre aux banques installées au Royaume-Uni leur « passeport financier », qui leur permet de proposer leurs services à toutes les entreprises et particuliers en Europe. Ces activités représentent 20 % du chiffre d'affaires d’HSBC. Alors, évidemment, des choix en termes de juridiction s’imposaient. Les activités sur les marchés des changes, obligataires et actions, quant à elles, ne devraient pas être touchées par le Brexit, et resteront au Royaume-Uni.
HSBC emploie à Londres 2 100 citoyens européens et 1 300 ressortissants hors Union Européenne.
HSBC a déjà un pied dans l’Hexagone
L’implantation d’HSBC en France a pris un coup d’accélérateur en 2002, lorsque la banque a racheté le Crédit Commercial de France (CCF) : une opération qui lui a permis d’acquérir auprès de la Banque de France un agrément de banque de plein exercice. Pour transférer ses activités de trading dans l’Hexagone, il ne lui reste qu’à créer une holding intermédiaire en France, ce qui ne devrait prendre que quelques mois. Cependant, cela ne se fera pas immédiatement : sa création, ainsi que le transfert des emplois, est prévu pour 2019.
HSBC emploie déja 9 500 personnes dans l’hexagone, répartis sur son siège avenue des Champs-Elysées, à La Défense et dans son réseau de 320 points de vente. Les activités réalisées en France ont généré 2,3 milliards d'euros de produit net bancaire en 2015.
Si les autres grandes banques dont le siège social se situe à Londres n’ont pas encore fait de choix quant à leur prochaine implantation, Paris risque toutefois ne pas les attirer. Luxembourg, Dublin, mais aussi Amsterdam et Malte sont aussi dans la course.