La France fait-elle réellement preuve d’une résistance à toute épreuve aux réformes ? D’après un article du quotidien allemand « Die Welt », publié jeudi 28 novembre, cela ne fait aucun doute. Pour l’auteur, Berthold Seewald, c’est l’histoire qui explique cet état de fait. Pour Berthold Seewald, auteur de cet article intitulé « Cinq raisons de l’incapacité de la France à se réformer », la France est incapable de mettre en place les réformes indispensables pour faire face à la crise, contrairement à l’Allemagne.
La France paralysée par son centralisme
« A quatre reprises déjà, la France est parvenue, dans des situations dramatiques, à trouver un moyen de sortir de crises existentielles. Il est donc d’autant plus surprenant de constater l’immobilisme presque notoire de l’élite parisienne, qui refuse toute réforme, ou, quand elle se résout à agir, recule au premier signe de résistance ». Le quotidien entend démontrer que c’est l'histoire du pays qui a conduit à cette mentalité et à ce refus de toute réforme : « il est aussi éclairant de montrer l’impact de l’expérience historique sur cette mentalité ».
Berthold Seewald évoque pour première raison de l’immobilisme de la France, son centralisme. Au cours de l’histoire, au XVème notamment, la France a gagné certains territoires, puis, en a reperdu certains. La monarchie a finalement pris place au centre du pouvoir, avec Paris pour capitale, sur un territoire marqué par de profondes divergences, sans réelle unité. Ce centralisme se retrouverait toujours à l’heure actuelle et rendrait plus compliqué la mise en place de grandes mesures.
Le capitalisme incompatible avec les Français
L’auteur cite ensuite l’absolutisme et la révolution, qui continueraient aujourd’hui à caractériser la France. En plus de cela, notre pays serait marqué par un profond mépris du capitalisme, l’empêchant de réaliser des changements pourtant nécessaires. « Mais la troisième République, qui a pourtant gagné la Première Guerre mondiale, s’est distinguée par son incapacité à réunir la solidarité et la prospérité. Le capitalisme s’imposait pourtant, mais comme l’explique le grand historien Fernand Braudel, il est incompatible avec les Français ».
Enfin, dernier point avancé par le quotidien conservateur : la surestimation de soi. L’amour propre et l’estime de soi empêcheraient les Français d’avancer et de mettre en place une culture de l’auto-critique. Sur ce point, l’auteur cite en exemple, la mentalité des diplomés des Grandes Ecoles parisiennes, qui se distinguent selon lui, par leur « étroitesse d’esprit et leur uniformité »…
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