Les cryptomonnaies n’ont cessé de diviser les acteurs du secteur bancaire ainsi que le monde des entreprises plutôt hostile à cette « cryptoculture » naissante.
Les grands acteurs du numérique Google, Facebook et Twitter se sont même prononcés en sa défaveur avec une interdiction de toute publicité concernant le bitcoin et les levées de fonds en cryptomonnaies (aussi appelées ICO pour Initial Coin Offerings). La chute en Bourse du bitcoin ces derniers mois ne leur donne pas tort, rendant cette valeur toujours plus volatile. A contrario, d’autres acteurs se montrent moins réticents. Néanmoins, le dénominateur commun semble être le niveau de confiance à accorder dans ces nouvelles monnaies.
Plus de transparence pour conquérir les investisseurs
Le Bitcoin et autres cryptomonnaies tentent tant bien que mal de se défaire de cette image de monnaies utilisées dans des affaires douteuses : la volatilité du Bitcoin, son implication dans des opérations de blanchiment d’argent ou de cyberattaques comme celle perpétrée par DD4BC en 2016 (un groupe responsable d’attaques DDoS, la plus connue étant celle visant les clients du site pour adultes Ashley Madison pour leur extorquer de l’argent) ont contribué à ce que l’opinion publique associe les cryptomonnaies à des activités illégales.
Désormais les principales institutions financières ne semblent plus être dans la dénonciation des cryptomonnaies, mais plutôt dans une participation prudente. D’autant que des organismes chargés de la régulation telles que l’AMF, viennent réglementer ce nouveau marché afin que les cryptomonnaies bénéficient d’une plus grande transparence pour améliorer la confiance. A titre d’exemple, en mars dernier, Barclays a annoncé un partenariat avec une entreprise majeure en cryptomonnaie, pour faciliter les paiements en Bitcoin, Ethereum et en Litecoin, actifs les plus importants dans la cryptosphère. Cela témoigne d’un véritable changement dans leur approche rendant ces actifs plus accessibles aux nouveaux investisseurs.
Ainsi, pour s’aligner avec le cadre réglementaire en place, les différents acteurs du marché, soutenus par les plus grands investisseurs en capital-risque de la Silicon Valley, dépensent des centaines de milliers de dollars en frais juridiques. L’accompagnement pour réaliser une ICO reste une des clés de réussite. De plus en plus d’instances de régulation majeures, tels que le FINMA et la Gibraltar Financial Services Commission, innovent en proposant du conseil et des cadres de travail aux entreprises qui cherchent à produire une ICO, tout en s’assurant d’une manière de le faire responsable et efficace. Les « petits investisseurs », qui pourraient être rebutés par le prix des actions des géants tels qu’Amazon ou Facebook, peuvent ainsi se créer de belles opportunités avec les ICOs, en y accédant à partir d’une offre initiale ou lorsque la monnaie vient d’être introduite en bourse.
De plus, un grand nombre d’entreprises se spécialisent aujourd’hui dans la blockchain du Bitcoin pour assurer sa transparence : elles vont permettre à leurs clients de déterminer si une monnaie a déjà été utilisée dans de potentielles transactions illégales sur le dark web. Cela fait la différence auprès des nouveaux entrants sur le marché qui souhaitent investir dans la monnaie et retrouvent plus de confiance en ce type de transactions. Cette “crypto-vague”, qui prend peu à peu forme, arrivera à son paroxysme dans les 12 voire 18 prochains mois.
Quel avenir pour les cryptomonnaies ?
L’industrie ICO peut paraître encore peu structurée, pourtant nous vivons les prémices de ce qui sera une catégorie d’actifs transformateurs. Un récent rapport JP Morgan/Oliver Wyman explique que le chemin vers la blockchain est susceptible d'être long et son résultat incertain. Néanmoins, l’étude démontre qu’un consensus est en train de se former autour du fait que les cryptomonnaies sont définitivement en place, et ne pas en tenir compte serait une prise de risque.
Il y a fort à parier que le nombre de nouveaux investisseurs en cryptomonnaies et en actifs va augmenter avec l’arrivée à maturité de ce marché, le rattrapage technologique effectué par les différences instances de régulation, mais aussi avec le changement d’état d’esprit des grandes banques qui vont peu à peu adopter une position plus ouverte grâce à plus de transparence sur les transactions.