La chute de l'empire « Espirito Santo » risque fort d'entraîner avec lui le secteur bancaire portugais en intégralité et même de miner la stabilité, déjà précaire, du secteur bancaire européen tout entier. Le Portugal, qui ne veut sans doute pas être à l'origine d'une nouvelle crise économique européenne, a donc annoncé qu'il allait renflouer les caisses de la banque... avec l'argent de la Troïka.
Scission de la banque BES en deux
Banco Espirito Santo a enregistré une perte record de pas moins de 3,57 milliards d'euros sur un semestre ce qui mettait l'institut en « cessation de paiement ». Le risque, pour le Portugal, c'est que tout le secteur bancaire en souffre.
Et avec une chute du titre de 75% en moins d'une semaine, BES (Banco Espirito Santo) n'aurait jamais trouvé d'autres investisseurs privés pour remonter la pente. Le gouvernement portugais a donc dû agir, et vite.
Le plan de sauvetage se décline alors en deux temps : le premier temps voit la banque être scindée entre emprunts toxiques, une « Bad Bank » et actifs sains ; ces derniers prendront le nouveau nom de « Novo Banco », « Nouvelle banque » en portugais. Le gouvernement injectera alors Novo Banco 4,4 milliards d'euros piochés dans l'enveloppe de 12 milliards d'euros fournis au Portugal par la Troïka pour les banques.
Il ne restait, avant cette décision, que 6,4 milliards d'euros de cette dotation de la Troïka. Il ne restera alors au Portugal que 2 milliards d'euros pour faire face à une nouvelle crise bancaire, si elle venait à survenir.
Crédit Agricole frappée par cette crise ?
Le problème, pour le secteur bancaire européen, c'est la partie Bad Bank qui risque d'impacter fortement tous les principaux actionnaires d'Espirito Santo. Et parmi ceux-ci, la banque française Crédit Agricole pourrait en souffrir.
Cette dernière détient effectivement 14,6% de l'ancien groupe bancaire portugais et cette crise historique pourrait bien peser fortement sur ses comptes. Crédit Agricole devrait publier ses résultats semestriels le mardi 5 août 2014.