Il a retrouvé l'appétit. L'ancien président de l'OM a confirmé qu'il est bien candidat à la reprise des journaux régionaux du groupe Hersant Média, à savoir La Provence, Nice-Matin et Corse-matin. Mais en adepte des coups à trois bandes, ce soudain intérêt pour la presse quotidienne méridionale pourrait cacher d'autres velléités. La mairie de Marseille, en 2014, par exemple ?
En pleine crise, le groupe Hersant, endetté à hauteur de 200 millions d'euros, chercherait des solutions susceptibles de satisfaire le tribunal et les banques. « Je fais partie d'une de ces solutions » a assuré le sulfureux homme d'affaires hier sur France Bleu Provence. Il n'est d'ailleurs pas le seul à briguer ces journaux : les Qataris sont aussi sur les rangs.
Bernard Tapie finalise son tour de table -il apporterait vingt à vingt-cinq millions d'euros d'après Le Monde-, et aurait évoqué le dossier au ministère de l'Economie, espérant le soutien de la nouvelle majorité.
Bernard Tapie a beau démentir catégoriquement l'idée que son investissement soit lié à une éventuelle ambition pour la mairie de la cité phocéenne, les mauvaises langues n'en croient pas un mot.« Il estime que la situation est propice, avec un Jean-Claude Gaudin qui, selon lui, n'a pas préparé sa succession, et une gauche locale morcelée », explique ainsi Europe 1.
C'est à Marseille que Bernard Tapie fait ses premiers pas en politique, à la fin des années 1980. Il se présente aux élections législatives dans une circonscription de Marseille, à la demande de François Mitterrand, échoue mais se représente et l'emporte en 1989. Il est finalement élu aux cantonales en 1994, comme l'explique Atlantico, avant de devoir abandonner toute ambition politique après sa condamnation en 1995, qui le rend inéligible pendant sept ans.
La prise de participation dans trois journaux locaux serait-elle la première étape de son retour sur le devant de la scène politique ?