Rachat des dettes : la BCE sauvera-t-elle l’euro ? (2/2)

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Par Marc Albert Chaigneau Modifié le 17 septembre 2012 à 4h16

Un
 tel
 système
 ne
 permettrait
 pas,
 à
 lui
 seul,
 d’éviter
 le
 risque
 de
 faillite
 des
 Etats.
 Pas
 plus
 qu’il
 ne
 permet 
d’éviter 
ce 
risque
 à
 des
 entreprises
 qui 
y 
ont 
été 
soumises.
 Pour
 parvenir 
à 
l’éviter, 
ce 
qui, 
au‐delà
 de
 la
 sauvegarde
 de
 l’euro 
et 
de
 L’Europe,
 est 
l’objectif, 
des 
mesures
complémentaires
 sont
 nécessaires,
 qui 
doivent
 être 
en 
cohérence 
avec
 celles 
ci‐dessus
 proposées.
 
Ces
 Etats
 sont
 en
 situation
 de
 surendettement,
 dire
 que
 ceci
 est
 la
 conséquence
 de
 mauvaises
 gestions
 et
 de
 malversations,
 consiste
 à
 enfoncer
 une
 porte
 ouverte.

Mais
 il
 est
 fort
 regrettable
 qu’au‐delà
 de
 ce
 constat,
 personne
 ne
 songe
 à
 en
 tirer
 les
 conséquences.


Quelles
 sont‐elles
 ?
 Une
 partie
 importante
 des
 créances 
négociées 
sur 
les
 marchés,
 ont
 des 
origines 
douteuses. 
Dans
 un
 grand 
nombre 
de 
cas, 
les 
créances
 nominales
 sont
 très
 supérieures
 aux
 sommes
 effectivement
 prêtées
 aux
 débiteurs.
 Beaucoup
 de
 créances
 ont 
été 
acquises 
sur 
les 
marchés 
à 
des
 montants 
inférieurs
 aux 
nominaux. 
Souvent
 les 
créanciers 
apparents
 ne 
sont 
pas
 les
 véritables 
titulaires.


Tout 
le 
monde
 s’accorde 
à
 dire
 que 
la 
situation 
est 
tellement 
complexe,
 que 
personne 
ne 
parviendra 
jamais 
à 
en 
dénouer 
les 
fils. 
Que 
le 
problème
 est 
ainsi 
insoluble.
 
Je
 ne
 disconviens
 pas
 qu’il
 soit
 impossible
 d’identifier
 chaque
 créancier
 ou
 chaque
 créance
 et
 ses
 caractéristiques.
 Ce
 n’est
 pas,
 au
 moins
 à
 mes
 yeux,
 une
 condition
 nécessaire
 pour
 apporter
 une
 solution.
 En
 tant
 que
 créancier
 privilégié,
 ayant
 procédé
 au
 rachat
 des
 créances
 sur
 les
 états,
 seule
 la
 BCE
 serait
 en
 situation
 de
 mettre
 en
 œuvre
 une
 telle
 solution.


Si
 le
 financement
 et
 la
 garantie
 passent
 par
 elle,
 il
 est
 également
 nécessaire
 que
 les
 remboursements
 passent
 entre
 ses
 mains.
 Et
 il
 sera
 dès
 lors
 légitime,
 qu’elle
 en
 fixe
 les
 conditions
 et
 modalités.
 J’ai
 déjà
 énoncé,
 dans
 d’autres
 articles,
 des
 suggestions.
 Notamment
 celles
 consistant
 à
 limiter
 les
 remboursements
 au
 prix
 d’acquisition,
 effectivement
 payé
 pour
 le
 titre
 et
 à
 rendre
 la
 banque,
 ou
 l’établissement
 financier
 percepteur
 du
 remboursement,
 responsable 
du 
contrôle 
et 
garant
 en 
cas 
de 
fraude.

 


Un
 certain
 nombre
 de
 dirigeants
 et
 de
 cadres
 de
 banques,
 pensent
 que
 ces
 mesures
 sont
 dirigées
 contre
 eux 
et 
inacceptables.
 Ils 
ont
 tort
 sur
 les 
deux
 points.
 
 L’essentiel
 de
 la
 population
 est
 désormais
 consciente
 que
 la
 finance
 domine
 le
 monde,
 par
 le
 biais
 de
 l’économie, 
mais 
surtout 
par 
celui 
des 
finances 
publiques.
 La 
finance 
internationale
 a 
une 
image, 
largement
 méritée
 d’ailleurs,
 de
 système
 mafieux,
 obscur
 et
 frauduleux
 auquel
 les
 banques
 et
 grandes
 entreprises
 "
ayant 
pignon 
sur 
rue
", 
participent 
largement. 
Ce
 qui 
n’est 
plus, 
non 
plus, 
un
 secret
 pour
 personne. 


De
 ce
 fait
 et
 à
 assez
 court
 terme,
 l’assainissement
 de
 la
 situation
 est
 une
 question
 de
 survie,
 pour
 les
 banques
 et 
le 
système 
financier.
 Cela 
a
 été
 promis, 
rien 
de
 sérieux
 n’a 
été 
fait.
 Certains 
en
 prennent
 conscience, 
ils
 ne
 sont
 pas
 majoritaires. 
La 
plupart 
pensent 
que 
les 
mesures
 de
 plus 
grande
 dissimulation, 
seuls
 véritables
 effets
 dans
 le
 système
 financier,
 de
 la
 crise
 de
 2008,
 suffira
 à
 les
 protéger.
 Ce
 ne
 sont
 que
 des
 écrans
 de
 fumée.
 L’un 
ou
 l’autre 
sera
 peut
 être
 protégé,
 mais 
cela 
n’évitera 
pas
 l’effondrement
 du
 système.
 


Il
 n’existe
 pas
 de
 législation
 internationale
 réglementant
 les
 opérations
 financières.
 Il
 ne
 peut
 pas
 en
 exister,
 puisqu’il 
n’existe 
pas 
d’institution 
internationale 
susceptible 
de 
l’édicter, 
encore 
moins
 de 
le 
faire
 appliquer.
 Les
 seules
 mesures
 efficaces
 ne
 peuvent
 venir
 que
 du
 système
 lui‐même,
 de
 la
 volonté
 des
 acteurs. 
Et 
elles
 sont 
simples 
: 
édicter 
des
 règles
 déontologiques 
et 
refuser 
de 
traiter
 avec
 ceux
 qui 
ne 
les
 respectent
 pas.


Beaucoup
 de
 mes
 lecteurs
 pensent
 ou
 penseront
 que
 la
 chose
 est
 évidente,
 ne
 comprendront
 pas
 qu’elle
 n’ait
 pas
 été
 mise
 en
 œuvre
 après
 la
 crise
 de
 2008.
 La
 raison
 en
 est
 simple 
:
 chacun
 se
 croit
 à
 la
 fois
 plus
 malin
 que
 les
 autres
 et
 indispensable.
 Suivant
 l’expression
 consacrée 
:
 «
Too
 big 
to 
fail
 !
».
 Et
 que 
les Etats 
feront 
tout, 
comme
 ils 
l’ont 
déjà 
fait, 
pour
 sauver
 «
leur
» 
système 
financier.


Mais 
là, 
comme 
les 
armées,
 ils
 sont 
en
 retard 
d’une 
guerre. 
Au
 sein 
des 
pays 
démocratiques,
 plus 
personne
 n’est 
prêt
 à
 se
 sacrifier 
pour
 sauver
 le
 système
 financier. 
Des 
solutions 
alternatives 
existent,
 au
 sein 
même
 du
 système,
 ou 
qui 
sont 
en
 train 
d’émerger 
qui
 se
 proposeront 
pour 
éviter 
ces
 sacrifices. 
Peut 
être
 est‐il
 déjà
 trop
 tard.
..

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Marc Albert Chaigneau a été conseil de sociétés et avocat d'affaires, puis responsable juridique pendant 35 ans. De 1974 à 1998, il procède ainsi à des centaines d'analyses de sociétés, les suivant depuis la création jusqu'à la liquidation, en passant par les fusions, cessions, restructurations. Cette expérience l'a conduit à analyser méticuleusement la société dans laquelle nous vivons. Son dernier essai De la révolution à l'inversion*, publié en janvier 2014 aux éditions Edilivre propose un nouveau projet de réforme de la société. Un modèle préférable à la révolution en ce qu'il ne nécessite ni violence, ni destruction, mais seulement l'inversion d'un certain nombre de nos comportements. Inverser les comportements, pour cela inverser les raisonnements, les analyses, les rapports personnels et professionnels en se basant sur le principe de subsidiarité. Avec cet ouvrage, l'auteur nous donne les clefs pour la mise en œuvre d'une véritable démocratie : la démocratie directe, dont beaucoup avaient rêvé, mais à laquelle ils avaient renoncé, la croyant impossible à mettre en œuvre. Il nous montre comment elle serait accessible, mais nous prévient qu'elle ne le sera jamais qu'à des citoyens responsables.