Alors que les marchés boursiers ont été exposés à un regain de volatilité ces dernières semaines, la Banque Centrale Européenne a tenté de restaurer la confiance des investisseurs. Si la BCE a, comme attendu, laissé inchangé son principal taux directeur – preuve que le scénario d'un resserrement monétaire n'est pas encore tout à fait intégré en Europe – Mario Draghi a livré quelques signaux optimistes aux investisseurs.
Si les perspectives de croissance demeurent négatives pour la zone euro en 2013 (la BCE a relevé ses anticipations de -0,6% à -0,4%), le gouverneur de la banque centrale a néanmoins indiqué que « les risques sur les perspectives économiques de la zone euro demeurent orientés à la baisse ». Un constat qui semble notamment s'appuyer sur la dilution du risque de crise systémique dans l'union monétaire, grâce à l'amélioration conjointe de la santé du système bancaire européen et des conditions d'emprunt des pays d'Europe du sud.
Enfin la reprise ?
Surtout, la reprise économique européenne semble enfin sur les bons rails. Pour la première fois depuis plus de deux ans, l'activité est orientée positivement avec une hausse de l'indice composite des directeurs d'achat (PMI Markit) à 51,5 en août (contre 50,5 en juillet). Si ces newsflows sont évidemment de nature à stabiliser les marchés boursiers, toute l'attention des intervenants de marché reste orientée vers les Etats-Unis, où les indicateurs sur l'emploi pourraient inciter la Réserve Fédérale américaine à franchir le pas du resserrement monétaire, via la diminution de son programme de rachats d'actifs obligataires. Les chiffres dévoilés dans le rapport ADP ce jeudi, attestent d'une progression des créations d'emploi en juillet (176 000 emplois créés).
Compte tenu de la corrélation entre la politique monétaire américaine et la santé de l'emploi U.S., cette publication n'a pas manqué de renforcer la récente tension observée sur les taux d'emprunt souverains à 10 ans (américains et allemands).
Preuve que les investisseurs anticipent bel et bien l'annonce imminente du virage monétaire de la FED. Ben Bernanke fera preuve de la plus grande habileté pour ne pas risquer un resserrement monétaire trop précoce. Même si la santé économique américaine est sur la voie d'une lente amélioration, 'Helicopter Ben' veillera à ne pas compromettre la fin de son mandat en risquant un krach obligataire à l'instar de celui de 1994 !