Bataille dans le solaire entre la Chine et l’Europe

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Par Jean-Baptiste Giraud Publié le 9 novembre 2012 à 5h46

C'est pas moi qui ai commencé c'est l'autre : De la cour de récréation aux institutions internationales, il n'y a qu'un pas. Voici quelques jours, la Chine tirait la manche de l'Organisation Mondiale du Commerce pour se plaindre des subventions et des prêts bonifiés dont les industriels européens du solaire bénéficieraient indument ? L'Europe réplique en ouvrant une enquête anti-subvention et anti-dumping contre la Chine.

Les constructeurs européens d'équipements solaires sont en effet à l'agonie. Plusieurs dépôts de bilan fracassants ont fait du bruit ces derniers mois, notamment en Allemagne, provoqués entre autres par les baisses des subventions à l'installation, subventions qui profitaient indifféremment à tous les producteurs chinois comme américains ou européens. Mais une chose est certaine, en dix ans, la part des produits chinois dans les projets solaires en Europe, qui pèse les deux-tiers du marché mondial, est passée de 60 à 80 %, les produits "Made in Europe" ne pèsent que 13 % des installations sur le vieux continent.

La commission européenne de Bruxelles soupçonne donc les industriels chinois du secteur de vendre à perte, soutenus en cela par les autorités du pays, qui ne rechigneraient pas à les subventionner directement ou indirectement : exonérations de charges, d'impôts, prise en charge de dépenses d'équipement.

Maintenant, sur le plan technique, la démarche de Bruxelles dont on sait qu'elle n'obtiendra pas de résultats rapide, semble en plus arriver tout droit du pays des Bisounours. La commission enverra en effet aux entreprises chinoises un questionnnaire pour leur demander si elles ont touché des subventions... Une autre démarche, directe celle là, en direction des autorités chinoises, posera la même question. Que répondront les industriels et le gouvernement chinois ? Réponse dans... deux ans au mieux.

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).