La Banque Postale vous identifie grâce à votre voix

Anton Kunin
Par Anton Kunin Publié le 6 juin 2017 à 9h21
Biometrie Vocale Banque Postale
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15,5 %Selon MarketsandMarkets, le marché des solutions d'authentification forte devrait connaître une croissance annuelle composée de 15,5 % d'ici 2022.

Pour confirmer leur identité lors de règlements par carte bancaire sur Internet, les clients de la Banque Postale peuvent désormais utiliser leur voix.

À travers le monde, les grandes banques adoptent la biométrie vocale

Moyennant 10 euros par an supplémentaires (5 euros pour les 18-25 ans), les détenteurs d’une carte bancaire de la Banque Postale ont désormais le choix de ne pas utiliser le cryptogramme CVC. À la place, ils recevront un appel automatisé sur leur téléphone et devront prononcer une phrase. À l’autre bout du fil, l’ordinateur reconnaît leur voix et leur communique un code à usage unique.

Cette solution est présentée comme étant un moyen d’authentification plus sûr que le CVC. Pour en profiter, le client devra installer un module complémentaire dans son navigateur Internet… ce qui n’est pas toujours possible quand on utilise un terminal autre que le sien.

Le déploiement de cette solution à la Banque Postale signe l’arrivée de la biométrie vocale dans la banque grand public en France. Chez nos voisins britanniques, elle est disponible depuis 2013 aux 300 000 clients de Barclays et depuis l’hiver 2016 aux clients d’HSBC. Lloyds teste actuellement la reconnaissance vocale sur Amazon Echo afin de permettre à ses clients aveugles et malvoyants d’accéder à l’interface de gestion de comptes en ligne et obtenir des informations sur l'état de leurs comptes. Aux États-Unis, les clients de Citi peuvent, depuis avril 2015, se faire authentifier grâce à leur voix lorsqu’ils passent un coup de fil au centre d'appels.

La biométrie vocale n’est pas une solution miracle

N’oublions pas que, tout comme toute autre solution de sécurité, la biométrie vocale a elle aussi des failles. En mai 2017, un journaliste de la BBC est parvenu à démontrer les limites d’un tel système à la banque HSBC en faisant parler son frère jumeau au lieu de lui-même. Chez ladite banque, il suffit de prononcer la phrase « Ma voix est mon mot de passe » pour réaliser des virements entre ses comptes. La banque a par la suite augmenté le seuil de précision requis. Mais c’est une épée à double tranchant : à force d’augmenter la précision requise, le système finit par être de plus en plus mauvais dans la reconnaissance des voix « légitimes ».

Les solutions de sécurité basées sur la biométrie vocale ont également un ennemi technologique : la synthèse vocale. Il existe aujourd’hui des logiciels capables de s’appuyer sur un enregistrement de la voix d’une personne pour lui faire prononcer n’importe quel texte. Les tentatives de berner ce type d’authentification bancaire devraient donc se multiplier, d’autant plus que les deux sont basés sur la même solution technologique.

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Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.