Immobilier : la bulle sur le point d’exploser en 2013 ?

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Par Laure De Charette Modifié le 28 février 2013 à 2h22

Mauvaise nouvelle pour les propriétaires (58,2% des ménages français le sont désormais) qui doivent vendre... Bonne nouvelle pour les potentiels acheteurs ! La pierre craque à son tour face à la crise, et d'après certains experts, en l'occurrence aujourd'hui le Crédit Foncier qui publie son étude annuelle des marchés immobiliers, les prix pourraient baisser en 2013, jusqu'à -10% dans certaines régions, et ce pour « une période assez longue ».

Après des années de hausse continue et spectaculaire (depuis 1900, le prix des logements à Paris a été multiplié par près de 10 000, depuis 1936, le prix des logements en France a été multiplié par plus de 3 000 et depuis 2000, le coût du mètre carré a plus que doublé !), les prix devraient donc commencer à baisser en 2013. Continuer à baisser plus exactement, car en 2012, déjà une légère baisse s'est fait sentir, de 1 à 1,5% (même si en début d'année, la Fnaim, le syndicat des agences immobilières, s'attendait à une baisse des prix de l'ancien allant jusqu'à 5%). Ce repli des prix est qualifié de « naturel » et même de « nécessaire » par le Crédit Foncier.

La baisse des prix serait généralisée. Mais évidemment, là où l'offre est la plus rare et la plus demandée, c'est-à-dire au cœur de Paris, sur la côte d'Azur ainsi que dans les stations balnéaires et de montagne les plus prisées, les prix devraient baisser entre 0,1% et 5% « seulement ». En banlieue parisienne (hors ouest), la baisse frôlerait les 5%. Ailleurs, elle irait de 7% à 10%. Pas encore une explosion de la bulle immobilière, mais une fissure !

Les taux d'emprunt, historiquement bas, devraient rester autour des 3,2% en moyenne en 2013, ce qui permet aux ménages de s'endetter à relativement bon compte.

Raréfaction des primo-accédants, exigences accrues des banques pour accorder des prêts (les crédits devraient baisser d'environ 13% en volume cette année par rapport à 2012), peur du chômage, frilosité ambiante : les ventes devraient diminuer en flèche. Le Crédit Foncier table sur une réduction du volume d'activité de l'ordre de 12% cette année par rapport à 2012, soit près de 570 000 transactions attendues en 2013.

En somme, on assisterait à une correction du marché, dont les prix ont atteint des sommets : au dernier trimestre 2012, l'immobilier ancien a atteint un nouveau record dans Paris intra-muros, à 8 440 euros le mètre carré en moyenne, selon la Chambre des notaires Paris-Ile-de-France. Depuis 2000, l'indice des prix immobiliers a progressé de 114% à Paris et de 75% en France. Alors même que sur la même période, le salaire moyen n'a progressé que de 10% et l'inflation de 18%...

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.