Le CICE n'aura servi à rien, ou pas grand chose. Le "machin" (crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi) devait permettre aux entreprises de dégager du cash, par un remboursement rétroactif d'un trop perçu d'impôt qui ne dit pas son nom. Manque de chance, on a vite découvert que ce n'était pas ceux qui en avaient le plus besoin qui en bénéficiaient le plus !
Sans compter les très nombreuses, trop nombreuses entreprises qui ont renoncé à en bénéficier, le coût d'instruction des dossiers étant parfois supérieur ou équivalent au "bénéfice" attendu. Et en tout cas dissuasif pour une PME. Un dossier CICE peut revenir à 4, 5000 euros, voire plus du double, pour une petite PME, en "temps administratif" de constitution du dossier, que ce temps soit facturé par un comptable, ou pris sur celui d'un salarié de l'entreprise demandeuse. Résultat, "seuls" 8,7 milliards d'euros de CICE on été réclamés par les entreprises, quand en année pleine les prévisions donnaient un coût de 20 milliards d'euros.
Résultat, le taux de marge des entreprises française est désormais de 29,4 %, contre 29,8 % en 2013 selon l'INSEE. Une des explications de l'institut national de la statistique et des études économiques, c'est... la hausse des salaires. L'inflation ayant marqué le pas en cours d'année, alors que certaines hausses de salaires ont été décidées en tout début d'année ou au premier trimestre, les salaires ont augmenté plus qu'il l'aurait fallu pour compenser la hausse des prix. Ce qui, mécaniquement, renchérit (un peu) le coût du travail... Une partie du CICE est ainsi passée dans ces hausses de salaires d'après l'institut. Autre explication de l'INSEE : le CICE a aussi permis à certaines entreprises de réduire leurs prix, pour être plus compétitives, avec pour conséquence là encore, des marges au plus bas. Dans tous les cas, l'espoir de voir le CICE contribuer à créer des centaines de milliers d'emplois - 250 000 annonçait en son temps le gouvernement. On risque de les attendre encore un peu...