Le ras-le-bol fiscal des Français est réel et le Président sortant sait que c'est là un des problèmes majeurs pour une possible réélection à la tête du pays. Il a donc promis en mai 2016, sans en parler à personne avant, une baisse d'impôts qui pouvait alors atteindre 2 milliards d'euros. Finalement, selon les informations du journal Les Echos, il va falloir se contenter de beaucoup moins que ça.
2 milliards d'euros de baisses ? Le gouvernement ne peut pas se les permettre
Dès l'annonce de cette promesse par François Hollande son équipe, en particulier le ministre des Finances qui a repris le portefeuille d'Emmanuel MAcron après sa démission, Michel Sapin, avait déjà calmé les ardeurs du Président : il était difficile de faire baisser autant les impôts. Début septembre 2016 il a réitéré ses propos : "cessons de parler de 2 milliards" avait-il déclaré à Radio Classique.
Depuis, bien qu'il fût clair que François Hollande n'aurait pas pu baisser les impôts autant qu'il le souhaitait, le gouvernement n'a rien précisé. Mais un article des Echos du 5 septembre 2016 semble en dévoiler un peu plus : Bercy pencherait sur un geste fiscal d'environ 1 milliard d'euros, soit la moitié que ce qui avait été annoncé.
Selon le journal, la baisse serait une baisse forfaitaire pour les classes moyennes et se concentrerait uniquement sur l'impôt sur le revenu.
Croissance moins élevée et Commission européenne qui veille au grain
Dès le départ, toutefois, le Président avait conditionné la baisse de 2 milliards à une croissance de 1,7 % en 2016. Une hypothèse bien optimiste par rapport aux prévisions des grandes institutions économiques internationales et françaises. Dès le départ, donc, ce n'était pas gagné pour faire baisser les impôts à ce point.
Pierre Moscovici pourrait également avoir influencé la décision du gouvernement de revoir ses prétentions à la baisse : dimanche 4 septembre 2016 le Commissaire européen aux Affaires Economiques et ancien locataire de Bercy avait prévenu : la France a déjà obtenu deux reports de deux ans pour faire baisser son déficit public sous la barre des 3 %.
Bien que ce fût lui, dans le cadre de ses fonctions à Bercy en 2013, qui a négocié le premier report, il a clairement fait comprendre qu'il n'en accorderait pas un troisième. Pour 2017, sur le front du déficit, il n'y aura que deux solutions : soit le déficit public baisse sous les 3 % soit la France aura son amende qui peut atteindre 4 milliards d'euros.
Trop baisser les impôts en 2017 paraît donc très risqué vu ce qui pend au nez de l'Hexagone...