Les déficits ont beau baisser de manière importante, les comptes sont toujours dans le rouge. C'est tout le paradoxe de la situation actuelle !Les dix-sept pays de la zone euro ont réussi à diminuer de moitié en quatre ans leur déficit public, à 3,7% du PIB fin 2012 contre 6,4% fin 2009, d'après les chiffres publiés hier par l'Institut européen des statistiques Eurostat. Mais le problème, c'est que parallèlement, le taux d'endettement de cette même zone euro n'a cessé de se creuser : +3,3% du PIB en un an, à 90,6% fin 2012... Aïe !
Faute de croissance économique, les efforts que les gouvernements et les peuples ont réalisés ces dernières années pour couper dans les dépenses publiques n'ont qu'un impact limité sur le retour à l'équilibre des budgets.
Certains y voient les méfaits de cures d'austérité trop drastiques qui, au motif qu'il faut réduire les dépenses publiques, freinent la croissance et donc plombent à nouveau les budgets.
« Nous devons absolument, si nous voulons la croissance, faire en sorte que nos comptes soient rétablis sinon nous aurons des taux d'intérêt sur les marchés à ce point élevés que nous ne serons pas en situation de créer des conditions de l'investissement productif » a martelé cette semaine Bernard Cazeneuve, nouveau ministre du Budget.
D'après le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, la croissance devrait tout de même revenir l'année prochaine dans tous les pays, sauf Chypre.
De son côté, la France assainit aussi petit à petit ses comptes : en 2012, son déficit public a baissé, à 4,8% du PIB contre 5,3% en 2011, soit tout de même 1,1% de plus que la moyenne des pays de la zone euro. Et sa dette publique s'est élevée à 90,2% du PIB, cette fois dans la doite ligne de la zone euro.