Faire baisser rapidement le chômage, une solution belge améliorée

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Par Daniel Moinier Publié le 22 avril 2022 à 5h02
Chomage France Janvier 2
@shutter - © Economie Matin
6,4%Le taux chômage de l'UE est à 6,4%.

La France a un chômage récurant depuis des décennies. Et même s’il vient de diminuer en 2022, il reste encore très élevé. Il faut se rappeler que pendant les trente glorieuses, il était presque à zéro. Les entreprises se « volaient » littéralement leurs employés ne trouvant aucune personne sans emploi. Les intérimaires restaient en intérim sachant qu’ils auraient toujours du travail. J’en ai connu qui avaient plus de 20 années dans la même agence.

Un rappel historique du chômage :

Ci-dessous la courbe du chômage de la catégorie A

Pour comprendre l’évolution du chômage, Il est nécessaire de préciser que celui-ci ayant pris trop d’ampleur au fil des ans, un « camouflage » a été effectué par les gouvernements pour ne communiquer que sur une catégorie.

Jusqu’en 1950/55, personne ne parlait de chômage, il n’existait que des emplois en attente de poste. Lorsque le chômage a véritablement commencé à poindre, l’ANPE (Agence Nationale Pour l’Emploi) a été créée en 1967. Au début, il n’existait qu’une catégorie, disons la A. Puis avec l’augmentation du chômage, il a été créé 5 tranches de A à E. Puis en 1995, le chômage augmentant encore, on est passé à 8 catégories jusque H. Tous les trois mois le taux de chômage n’était communiqué que sur la première catégorie, la A, c’est toujours le cas actuellement. Depuis 2015 on est revenu aux 5 catégories, l’année record avec 3.5 millions de chômeurs sous François Hollande. L’ensemble des catégories a compté jusqu’à plus de 6.5 millions d’inscrits à Pôle Emploi. En début d’année 2022, nous sommes redescendus à 7,4% et 3,1 millions de chômeurs de catégorie A, contre 3,6 millions en 2019. Par comparaison l’OCDE est à 5,5% et l’UE à 6,4%.

Ci-dessous : La classification des 6 catégories de chômage

Lors de mon travail de recruteur en Belgique, j’ai découvert dans les années 1980/90 que le Gouvernement avait mis en place un système de placement de chômeurs en entreprise, qui semblait être très intéressant pour diminuer fortement et rapidement le chômage. En réfléchissant, j’ai pensé qu’il était possible d’établir une loi assez identique mais améliorée pour que les chômeurs soit mieux pris en compte financièrement, même si les entreprises doivent prendre en charge une partie du placement avec un coût relativement faible par rapport au travail fourni.

PROPOSITION DE RELANCE ECONOMIQUE PAR L'EMPLOI DES CHÔMEURS

Reprise d'un décret mis en place en Belgique dans les années 80/90. (Sans complément de rémunération)

PROPOSITION avec peu de coût supplémentaire pour l'état

Remettre une partie des chômeurs au travail, par exemple, 5 à 6% des effectifs entreprise, rémunérés par leur indemnités Assedic plus un complément payé par l'entreprise, le total atteignant 90% du salaire net moyen antérieur des 5 (ou moins) dernières années de travail (Sans charge salariale entreprise).

Ce complément sera le surcroît de rémunération, qui fera redémarrer la consommation, l'économie et donc les embauches. (Il faut un consensus rapide, Politique, Entreprises, Syndicats pour cette mise en place)

Commencer par les chômeurs de longue durée et ainsi de suite avec une durée, par exemple de 6 mois, pour que tous y passent et trouvent le moyen de pouvoir se réinsérer.

1ère conséquence : Diminution immédiate du chômage, pour 6%, soit sur 16 Millions de salariés du privé :

Environ 950.000 personnes (en moins au chômage de catégorie A)

L'opération étant renouvelée 6 mois après, sauf pour les chômeurs embauchés.

Salaire net moyen versé par les employeurs : 2340€ x 950.000 X 35% = près de 800 millions d’euros par mois de salaire en plus dans l'économie = 9,6 Mds par année.

Cette proposition est la plus facile à mettre en œuvre, avec des résultats probants, sachant que l'augmentation de la consommation en résultant, entraînera rapidement des embauches et des investissements, diminuant d’autant le nombre de chômeurs. Dans cette période de difficultés de recrutement, cela enlèvera une épine du pied aux employeurs en recherche de personnel.

Des primes de mobilité pourraient être envisagées pour les chômeurs éloignés de tout emploi correspondant.

Pour la mise en place, le recours à Pôle Emploi serait nécessaire et pourquoi pas les Sociétés d'intérim, les Cabinets de Recrutement, d'Out-placement…, qui pourraient facturer, par exemple une prestation équivalente à 10% du salaire mensuel complémentaire du salarié placé (à négocier).

Il serait certainement possible d’envisager un « système » identique pour le RSA, même si au niveau rémunération, ce serait un peu plus compliquer à mettre en oeuvre.

Est-ce que l’obligation de travailler (à la place du chômage ou RSA) pourra être acceptée sans… ?

www.danielmoinier.com

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Daniel Moinier a travaillé 11 années chez Pechiney International, 16 années en recrutement chez BIS en France et Belgique, puis 28 ans comme chasseur de têtes, dont 17 années à son compte, au sein de son Cabinet D.M.C. Il est aussi l'auteur de six ouvrages, dont "En finir avec ce chômage", "La Crise, une Chance pour la Croissance et le Pouvoir d'achat", "L'Europe et surtout la France, malades de leurs "Vieux"". Et le dernier “Pourquoi la France est en déficit depuis 1975, Analyse-Solutions” chez Edilivre.