Selon un sondage réalisé par le Conseil national des barreaux, face aux difficultés que rencontre la profession depuis le début du confinement, 27,7% des avocats envisagent de changer de métier.
Seuls 3% des avocats n’ont pas connu de baisse d’activité
La France comptera-t-elle moins d’avocats à la sortie du confinement ? Une telle hypothèse ne relève plus de la science-fiction, comme nous l’apprend un sondage réalisé par le Conseil national des barreaux. Face à la baisse actuelle de la demande, 28% des avocats envisagent en effet un changement d’orientation de leur activité dominante (ou celle de leur cabinet), et 27,7% songent carrément à changer de métier.
Et pour cause : 41% des avocats déclarent qu’en cette période de confinement leur activité est totalement arrêtée, auxquels s’ajoutent 56% subissant un arrêt partiel. Seuls 3% des professionnels du droit font état d’une activité normale. Parmi les avocats ayant dû réduire leur activité, 66% rapportent une réduction de plus de 50%.
24% des avocats n’ont enregistré aucune rentrée d’honoraires depuis un mois
Dans cette situation, l’immense majorité des avocats (86%) estiment ne pas pouvoir conserver leur rémunération habituelle. 24% déclarent que leur flux d’honoraires s’est totalement arrêté, et 65% déclarent qu’il a été amputé de moitié. Pour faire face aux difficultés dans l’immédiat, 77% des avocats songent à renoncer totalement ou partiellement à leur rémunération, 62% pensent solliciter le fonds de solidarité Covid-19 mis en place par l’État pour pouvoir bénéficier de l’aide financière de 1.500 euros, et 31% comptent demander un prêt garanti par l’État.
Cette baisse d’activité chez les avocats n’a rien de surprenant quand on sait que les tribunaux ont choisi d’ajourner la plupart des audiences. En ce moment, ils examinent uniquement des « contentieux essentiels » et des « urgences », comme les cas de violences intrafamiliales et les comparutions liées au non-respect du confinement. Sur les 8.000 juges que compte la France, seuls 1.800 à 2.000 continuent actuellement à travaillait, annonçait récemment la ministre de la justice, Nicole Belloubet.