A quelques semaines des élections européennes, le Think Tank britannique Civitas publie un rapport qui risque de faire du bruit. D'après l'analyse des données économiques de ces 50 dernières années, il semblerait que l'Union Européenne n'a apporté aucun avantage économique au Royaume-Uni, notamment au niveau des exportations.
Mais où sont les avantages économiques ?
Le rapport du Think Tank Civitas, intitulé « Mais où est l'avantage d'être membre [de l'UE] ? » mené par le chercheur Michael Burrage, risque de mettre les bâtons dans les roues des pro-européens au Royaume-Uni.
En analysant les données de marché depuis 1960 à nos jours, le Think Tank a découvert que le rôle joué par les autres pays membres de l'Union Européenne dans le commerce du Royaume-Uni n'a pas changé.
Selon les données, les exportations du Royaume-Uni vers les pays européens représentaient 49,6% du total en 1960 et ont augmenté, de l'effet des 30 glorieuses, de 12% jusqu'en 1972 (61,6%). Cette année-là le Royaume-Uni a adhéré à l'Union Européenne, qui s'appelait alors la CEE (Communauté Economique Européenne).
Si entre 1972 et 1973 il y a eu une hausse nette d'environ 2% de la part des exportations du Royaume-Uni vers l'UE, rien n'a changé depuis. Après plus de 40 ans et tous les traités de libre échange signés entre les pays de l'Union Européenne, la part des exportations a chuté à 61,9% en 2012.
Au total, donc, en 40 ans les exportations du Royaume-Uni vers les 14 principaux pays européens ont augmenté de 0,3%. Le Think Tank met en évidence, entre autres, qu'une chute de 0,5% a été enregistrée depuis la mise en place du marché unique européen en 1993.
Le Royaume-Uni, l'Union Européenne et les traités de libre échange
Le Think Tank s'est également intéressé aux traités de libre échange signés entre les pays membres de l'Union Européenne en les comparants à ceux de la Suisse qui ne fait pas partie de l'UE.
En 2012, d'après ce que rapporte Civitas dans son rapport, il y avait 25 traités de libre-échange entre les pays de l'Union Européenne et entre l'UE et des pays extérieurs. La Suisse en avait, la même année, 26 effectifs.
Pire : selon Civitas l'Union Européenne est un frein. Pour des accords semblables, la Suisse en aurait négocié 13 avant l'Union Européenne et a réussi à en négocier, en tant qu'état indépendant, 3 durant une même année, chose impossible au sein de l'Union Européenne puisque tous les pays membres doivent être d'accord.
De plus, selon Civitas, il n'y aurait aucune preuve que les accords négociés par l'Union Européenne soient de qualité supérieure à ceux négociés par la Suisse.
De l'eau dans le moulin dans anti-européens
Alors que le Royaume-Uni semble avoir une économie qui se porte très bien par rapport aux autres pays membres de l'Union Européenne, notamment si on prend les principales puissances économiques de l'UE, ce rapport risque d'alimenter encore un peu la volonté de quitter l'UE de l'autre côté de la Manche.
En effet, de nombreuses « menaces » ont été proférées par le Royaume-Uni concernant un possible abandon de son statut de pays membre. Un abandon d'autant plus facile que le Royaume-Uni n'a pas adopté la monnaie unique, l'euro, ce qui lui permet d'être indépendant, notamment de la BCE.
Le parti pour l'Indépendence du Royaume-Uni a d'aileurs annoncé qu'il allait proposer un référendum sur la sortie de l'Union Européenne en 2017 si la droite conservatrice gagnait les prochaines élections du pays.