Un peu plus d’un an après le début de la pandémie de Covid-19, la France a commandé des autotests nasaux de dépistage. Une avancée majeure dans l’opération de dépistage massif voulu par le gouvernement. Mais ces derniers sont-ils aussi efficaces que les autres tests déjà présents sur le marché ?
Lancement des autotests en pharmacie
Un mois après le feu vert de la Haute Autorité de Santé, les autotests nasaux sont désormais disponibles en pharmacie. “A partir du 12 avril, les pharmacies pourront vendre des autotests à ceux qui souhaitent en acheter”, avait indiqué le ministre de la Santé Olivier Véran, dans une interview accordée au média Brut. Désormais, il est donc possible de se procurer des autotests Covid pour un montant de 6 euros la pièce. S’ils ne seront pas remboursés pour la plupart, les aides à domicile et aides-soignants, en contact quotidien avec des personnes âgées, pourront s’en procurer gratuitement (dans la limite de deux autotests par semaine).
En plus des autotests vendus en pharmacie, l’Etat en a commandé 5 millions supplémentaires, qui seront distribués par les agences régionales de santé ainsi que les centres communaux d’action sociale. Ces tests sont moins invasifs et peuvent directement être réalisés par les patients, sans l’intervention d’un professionnel de santé. Pour autant, pour prouver leur fiabilité, ils doivent être bien utilisés.
La question de la fiabilité
“Nous allons devoir former nos patients aux bons gestes. Il faut enfoncer le coton-tige de 4 centimètres dans le nez, ce n’est pas rien, et ne pas oublier de tourner !”, rappelle Gilles Bonnefond, président du syndicat de pharmaciens USPO. La performance de ces autotests n’est pas encore complètement prouvée, bien que des premiers signaux favorables rassurent quant à leur utilisation dans la sphère privée. Les tests antigéniques ainsi que les tests PCR demeurent privilégiés par la population car, outre leur gratuité (prise en charge par l’assurance maladie), ils sont plus fiables.
D’autant plus qu’avec ces derniers, si les patients présentent un résultat positif au coronavirus, les professionnels de la santé peuvent prendre le temps de leur expliquer les démarches à effectuer (isolation ou autre). Plutôt que “remplacer” les méthodes de tests déjà en place depuis quelques mois, les autotests agiront comme des “compléments utiles”, selon les mots d’Olivier Véran. La Haute Autorité de Santé précisait d’ailleurs dans un communiqué publié le 16 mars que “ces tests dits “rapides” sont moins invasifs que les tests sur prélèvement nasopharyngé et représentent une offre complémentaire pour des besoins spécifiques”.
Plusieurs tarifs
Samedi 10 avril, le gouvernement a travaillé de concert avec les pharmaciens et les industriels du secteur pour s’accorder sur des tarifs réglementés. Alors que le prix plafond a été établi à 4,70 euros, le fournisseur AAZ a accepté de baisser son prix initial de 5,50 euros. Malgré tout, avec l’arrivée de la concurrence asiatique à partir du 15 mai prochain, les producteurs français pourraient bien avoir du mal à faire face à la compétitivité.
Ainsi, selon le décret paru au Journal officiel du 10 avril, les prix de vente de ces autotests ne pourront pas dépasser 6 euros et à partir du 16 mai, le plafond sera abaissé à 4,20 euros.
Les autotests représentent dès lors un progrès majeur dans la lutte contre le Covid-19, à condition qu’ils soient bien utilisés.