Austéritéland : quand l’économie devient absurde #BESTOF

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Par Terraeco.net Modifié le 19 juillet 2013 à 9h24

Il est un pays où l’austérité fait désormais la loi et où le championnat de la rigueur mène à de véritables absurdités économiques. Cet Austéritéland existe, c’est un mélange de Grèce et d’Espagne, peut-être bientôt suivi par d’autres ? Quelques exemples alarmants…

A Austéritéland, les feux de signalisation ne s’allument qu’au rouge

Athènes n’était déjà pas connue pour être une ville où l’on respecte beaucoup le code de la route : le nombre d’accidents y est l’un des plus élevés en Europe. Malheureusement, la situation a encore empiré du fait de l’austérité, tout simplement parce que de nombreux feux de signalisation ne s’allument désormais plus qu’au rouge à Athènes. Les feux verts ont soit été désactivés, soit sont en panne et n’ont pas été réparés, faute de moyens. Pour réduire ses budgets, le ministère des Transports a en effet délégué la gestion des feux aux préfectures, sans pour autant transférer les sommes nécessaires.

A Austéritéland, on participe à l’Eurovision en priant pour ne pas gagner

A quelques jours de l’Eurovison, le 24 mai dernier, la candidate espagnole a annoncé publiquement, sur ABC Punto Radio, que ni elle ni la télévision espagnole ne souhaitaient sa victoire au concours de chant européen. Selon elle, le pays ne peut tout simplement pas se payer le luxe d’organiser l’édition suivante qui revient toujours au gagnant de l’édition précédente : « Je crois que ce n’est pas le moment, ni pour l’Espagne ni pour la télévision espagnole (...) et si on gagnait, je crois que ce serait impossible (d’organiser la prochaine édition, ndlr), parce cela coûte énormément d’argent. »

A Austéritéland, on doit garder ses tickets de caisse dans une boîte à chaussures

L’une des plaies de la Grèce est la fraude fiscale. Libération rappelait ainsi comment le fisc a dû utiliser Google Earth pour compter les piscines privées installées dans les quartiers les plus huppés d’Athènes. Le fisc en a dénombré 16 974, alors que seules 324 étaient déclarées... La solution imaginée par l’Etat grec et la troïka contre l’évasion fiscale est digne de Kafka. Chaque citoyen grec est désormais tenu de prouver qu’il a dépensé au moins 25 % de ses revenus dans le pays. Sinon, il doit payer une amende. Les Grecs conservent donc leurs tickets de caisse précieusement à la maison, avant d’inonder les services fiscaux de ces documents lors de leur déclaration de revenus.

A Austéritéland, on solde même le pain

Dans plusieurs boulangeries d’Athènes, le pain est désormais bradé à certaines heures de la journée. Le pain de 350 grammes ne coûte plus que 50 centimes d’euro, contre 80 centimes environ d’habitude, annonçait récemment le quotidien Ta Nea traduit par Presseurop. Le but ? « Concurrencer les supermarchés et surtout garder leur clientèle », alors que la consommation de pain aurait baissé de 20 % en un an.

Par Thibaut Schepman

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Article initialement publié le 22/06/2012

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