Si les entreprises sont toujours les premières à se plaindre des hausses d'impôts décidées par les gouvernements successifs, elles devraient regarder la situation des ménages. Selon le dernier rapport de Valérie Rabault, rapporteuse du Budget à l'Assemblée Nationale, ce sont en effet les ménages qui ont, depuis l'élection de Nicolas Sarkozy, vu leur contribution au PIB augmenter le plus. Et on parle de dizaines de milliards d'euros.
Plus de 100 milliards d'euros d'impôts de plus depuis 2007
Le rapport de Valérie Rabault est sans appel : que ce soit sous Sarkozy ou sous François Hollande, entre 2007 et 2015 les impôts ont fortement augmenté sur les ménages français. En 2007, les impôts des ménages contribuaient à hauteur de 22,91 % au PIB de la France. En 2015, cette part a atteint 25,45 %... soit 2,54 % de plus. Ça paraît peu... mais c'est énorme.
En valeur absolue, cette augmentation représente la coquette somme de 110 milliards d'euros en 8 ans, soit 13,75 milliards par an en moyenne. Une somme considérable... surtout que depuis 2007 la crise économique est passée par là et que la situation financière des Français s'est dégradée.
Les entreprises... ont payé beaucoup moins
L'effort fiscal demandé aux entreprises n'est en aucune mesure comparable à celui demandé aux ménages sur la période 2007-2015. Valérie Rabault, dans son rapport sur la Loi de règlement, estime qu'en 8 ans la hausse de la contribution au PIB des entreprises n'au augmenté que de 46 milliards d'euros, soit moins de la moitié de la hausse de la fiscalité des ménages.
En fait, précise-t-elle, elle a surtout reculé grâce aux deux crédits d'impôts mis en place par le gouvernement Hollande : le CICE et le Pacte de Responsabilité qui ont permis en 2015 de faire retomber la contribution des entreprises à 18,6 % du PIB, soit le même niveau qu'en 2007.
Malgré les critiques du Medef, donc, le CICE et le Pacte de Responsabilité ont donc bien joué leur rôle, faisant de nouveau chuter les impôts pesant sur les entreprises. Les ménages, eux, payent encore le prix fort de la crise économique qui a frappé la France.