Le mois de septembre 2020 a vu le retour des doutes et des incertitudes. La consolidation des indices boursiers, limitée aux valeurs technologiques à ses débuts, a touché l’ensemble de la cote par la suite. Cependant, les replis ont été assez modérés en raison des espoirs qu’un plan de relance soit annoncé aux Etats-Unis et des attentes de développements positifs dans la recherche médicale sur le Covid-19.
A défaut d’avancées claires sur ces deux points, les marchés pourraient rester attentistes et hésitants en octobre 2020 et peut-être en novembre car le déroulement de la campagne électorale américaine et l’issue des élections vont devenir des facteurs de volatilité. Les risques de forte correction dans cette période nous semblent cependant atténués par le soutien des Banques Centrales et l’absence d’alternative rémunératrice face aux actions. Dans ce contexte, nous maintenons une attitude un peu prudente pour les deux prochains mois. Des replis éventuels plus prononcés seraient une opportunité de renforcer l’exposition en actions. En effet, à moyen terme, les perspectives nous semblent toujours favorables.
Le mois de septembre a vu le retour des doutes et des incertitudes. La consolidation des indices boursiers, limitée aux valeurs technologiques à ses débuts, a touché l’ensemble de la cote par la suite. Cependant, les replis ont été assez modérés du fait des espoirs qu’un plan de relance soit annoncé aux Etats-Unis et des attentes de développements positifs dans la recherche médicale sur le Covid-19.
La recrudescence de la pandémie au cours du mois a été le premier facteur d’inquiétude. La mise en œuvre de mesures visant à limiter la circulation du virus fait craindre des excès de précaution pouvant étouffer la reprise en cours. En effet, après quelques mois d’un rebond très puissant, celle-ci montre déjà des signes de modération dans de nombreux pays développés et dans les grands pays émergents à l’exception peut-être de la Chine et de l’Inde. Or, un confinement généralisé semble peu probable. Les Gouvernements veulent l’éviter à tout prix. De plus, les mesures élémentaires comme le port du masque, la distanciation sociale, la quarantaine (1 à 2 semaines) ou la limitation des regroupements de personnes ont montré leur efficacité. Si elles sont appliquées largement, elles devraient éviter l’engorgement des systèmes de santé et le recours au confinement de masse. En revanche, leur application va peser sur les secteurs encore vulnérables comme le transport, le tourisme, la restauration, le commerce etc. En définitive, l’impact sur l’activité serait bien réel mais limité. Le soutien des Etats reste donc nécessaire des deux côtés de l’Atlantique, pour aider les plus fragiles, préserver les capacités de fonctionnement de l’économie, limiter le nombre de faillites et contenir la montée du chômage.
Le second facteur d’inquiétude vient des Etats-Unis, où Démocrates et Républicains n’arrivent toujours pas à dégager un consensus sur un plan de relance. Les investisseurs s’en émeuvent de plus en plus à l’approche des élections présidentielles, qui risquent de figer le processus parlementaire. Le climat de tension pré-électorale (débats houleux, menaces de contestation des résultats entachés de possibles fraudes, nomination d’un Juge à la Cour Suprême, trop conservateur pour certains) n’est pas très propice à un accord bipartisan et tout délai supplémentaire augmentera l’incertitude sur le devenir de la reprise économique. L’Europe est d’ailleurs logée à la même enseigne dans la mise en œuvre de son propre Plan de Relance, à la recherche d’une unanimité qui nécessite de nombreux compromis difficiles. Ce climat pourrait perdurer aux Etats-Unis au-delà des élections du 4 novembre 2020 en cas de contestation des résultats mais aussi en Europe, compte tenu de la lenteur de la gouvernance bruxelloise…
En contrepartie, une bonne surprise est toujours possiblem et les Banques Centrales veillent au grain. De premiers résultats favorables dans la recherche d’un vaccin peuvent également être annoncés dans les prochaines semaines et redonner plus d’optimisme aux investisseurs.
Sans réponse à ces interrogations, les marchés resteront attentistes et hésitants en octobre 2020 et peut-être en novembre. Les risques de forte correction dans cette période nous semblent cependant atténués par le soutien des Banques Centrales et l’absence d’alternative rémunératrice face aux actions. Seule une diffusion plus forte de la pandémie peut détériorer ce scénario mais ce n’est pas notre hypothèse.
Le déroulement de la campagne électorale américaine et les résultats des élections vont devenir des facteurs de volatilité. Trois cas de figure sont possibles : le maintien de la situation actuelle, le succès des Démocrates à la Présidence, au Sénat et à la Chambre des Représentants et enfin la victoire de Joe Biden sans remporter la majorité au Sénat.
Le maintien de la situation actuelle présente des avantages et des inconvénients bien connus des investisseurs mais cela ne changerait pas la donne dans la politique économique du pays. Ce scénario serait assez favorable aux mêmes secteurs et actions américaines qu’actuellement. Mais les tensions géopolitiques avec la Chine persisteraient.
Le succès total des Démocrates engendrerait certainement de l’incertitude immédiate compte tenu du programme fiscal (relèvements des impôts des particuliers et des entreprises), environnemental (fin du régime de faveur des énergies fossiles, limitation des émissions, etc…), social ou médical (réforme du système de santé, accessibilité aux soins et aux médicaments, encadrement des prix). Ces aspects négatifs pourraient s’atténuer par la suite car la mise en œuvre de ces projets sera lente et des mesures de relance budgétaire plus fortes pourraient les compenser en favorisant la consommation et l’investissement. Pour toutes ces raisons, les marchés financiers semblent s’accommoder davantage de ce résultat éventuel.
Enfin, le dernier scénario semble le moins favorable car la victoire de Joe Biden sans contrôle du Congrès limiterait sa capacité de réforme et pourrait retarder encore l’adoption d’un Plan de relance.
Dans ce contexte, nous maintenons une attitude un peu prudente dans notre allocation d’actifs pour les deux prochains mois, également en terme de choix géographiques et sectoriels. Des replis éventuels plus prononcés seraient une opportunité de renforcer l’exposition en actions dans de bonnes conditions.
En effet, à moyen terme, les perspectives nous semblent toujours favorables grâce au redressement de l’économie mondiale qui serait favorisé par les progrès thérapeutiques qui seront réalisés. Les soutiens monétaires persistants maintiendront les taux longs à un bas niveau ce qui renforcera l’attractivité des actions. Le potentiel de hausse de celles-ci est important malgré des valorisations parfois élevées sans que l’on puisse parler de bulle spéculative manifeste.
Nous avons abaissé d’environ 2% nos objectifs sur les indices CAC40 et Eurostoxx50 à décembre 2020 et juin 2021. Le potentiel de hausse pour la fin de l’année serait d’environ 9% en Europe et 4% aux Etats-Unis si les avancées médicales sur le Covid-19 sont au rendez-vous.
Nous maintenons notre recommandation globale positive sur les actions à court et moyen terme, avec une légère surpondération. A court terme, nous continuons à privilégier les actions aux Etats-Unis (partiellement couvertes du risque de change) et en Asie ex-Pacifique et restons Neutre à court terme sur les actions européennes.
Nous souhaitons une position assez équilibrée dans nos choix sectoriels. C’est pourquoi nous avons relevé les notes de secteurs cycliques, peu valorisés et mieux orientés en Bourse comme l’Automobile (Neutre MT), les Produits de base (Surpondérer MT) ou l’Immobilier (Neutre CT) aux côtés de secteurs à meilleure visibilité dont les tendances négatives à court terme se stabilisent comme les Biens de Consommation non cycliques (Surpondérer), la Santé (Neutre), l’Alimentation & Boissons (Neutre) ou les Médias (Neutre). En revanche, nous maintenons une opinion négative sur des secteurs certes très faiblement valorisés mais dont les tendances restent mal orientées comme les secteurs Télécommunications, Pétrole et Gaz et nous abaissons celle du secteur Banques ou des Services Financiers pour les mêmes raisons.
Nous conservons notre opinion Neutre à court terme et Sous-pondérer à moyen terme sur les produits obligataires. Nous privilégions les emprunts d’Etat d’Europe du Sud à court terme et les obligations émergentes à Moyen Terme.
Lors de notre Comité d’Allocation d’actifs, fin septembre, nous avons décidé de relever le poids des actions américaines et de réduire celui des actions européennes. Nous avons abaissé le poids des produits de taux à l’exception de celui des obligations convertibles (que nous avons encore relevé) et de celui des liquidités (que nous avons rehaussé).