Un cancer, et c’est la double peine. Non seulement la maladie vous ronge, mais même une fois guéri, les ennuis continuent. Du moins sur le plan financier. Les assurances vous facturent en effet des frais plus élevés et les banques consentent moins facilement à vous prêter de l’argent ou vous imposent des taux d'intérêt majorés. C’est pour mettre un terme à cette situation terrible que le gouvernement a décidé d’instaurer un "droit à l’oubli".
Une "avancée considérable"
Le "droit à l’oubli" est destiné à permettre à d’ex-malades d’avoir accès aux assurances et aux prêts sans surprime ni taux plus élevé. Il va désormais pouvoir s’appliquer à cinq types de cancers (le cancer du sein, le cancer du testicule, le mélanome de la peau, le cancer de l’utérus et le cancer de la thyroïde) ainsi qu’à l’hépatite C, comme l’a annoncé la ministre de la santé, Marisol Touraine, jeudi 4 février.
Il s’agit d’une "avancée considérable" pour les anciens malades désireux d’obtenir un crédit ou de souscrire une assurance, estime-t-elle.
Un délai de dix ans maximum
Il faudra tout de même attendre, dans certains cas, jusqu’à dix ans après la fin des traitements, et à condition de ne pas faire de rechute, pour bénéficier de ce droit. Parfois, le délai pourra être inférieur et se limiter à un an, trois ans, six ou sept ans. Pour les mineurs, le délai maximal est de cinq ans au maximum après la fin des traitements.
"Ce protocole est un signal très fort qui va adoucir un peu la vie de ceux qui souffrent ou ont souffert du cancer" s'est félicitée Jacqueline Godet, présidente de la Ligue contre le cancer.
Ce droit à l’oubli est une des mesures emblématiques du troisième plan cancer. Elle était attendue "depuis des années par des personnes marquées tout au long de leur vie non pas par les séquelles de la maladie, mais par le souvenir de la maladie", comme l’a souligné François Hollande.