Emprunt : après un cancer, vous aurez « droit à l’oubli »

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Par Laure De Charette Publié le 5 février 2016 à 6h33
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@shutter - © Economie Matin
33 millions de personnes ont eu un cancer au cours de leur vie et sont en vie.

Un cancer, et c’est la double peine. Non seulement la maladie vous ronge, mais même une fois guéri, les ennuis continuent. Du moins sur le plan financier. Les assurances vous facturent en effet des frais plus élevés et les banques consentent moins facilement à vous prêter de l’argent ou vous imposent des taux d'intérêt majorés. C’est pour mettre un terme à cette situation terrible que le gouvernement a décidé d’instaurer un "droit à l’oubli".

Une "avancée considérable"

Le "droit à l’oubli" est destiné à permettre à d’ex-malades d’avoir accès aux assurances et aux prêts sans surprime ni taux plus élevé. Il va désormais pouvoir s’appliquer à cinq types de cancers (le cancer du sein, le cancer du testicule, le mélanome de la peau, le cancer de l’utérus et le cancer de la thyroïde) ainsi qu’à l’hépatite C, comme l’a annoncé la ministre de la santé, Marisol Touraine, jeudi 4 février.

Il s’agit d’une "avancée considérable" pour les anciens malades désireux d’obtenir un crédit ou de souscrire une assurance, estime-t-elle.

Un délai de dix ans maximum

Il faudra tout de même attendre, dans certains cas, jusqu’à dix ans après la fin des traitements, et à condition de ne pas faire de rechute, pour bénéficier de ce droit. Parfois, le délai pourra être inférieur et se limiter à un an, trois ans, six ou sept ans. Pour les mineurs, le délai maximal est de cinq ans au maximum après la fin des traitements.

"Ce protocole est un signal très fort qui va adoucir un peu la vie de ceux qui souffrent ou ont souffert du cancer" s'est félicitée Jacqueline Godet, présidente de la Ligue contre le cancer.

Ce droit à l’oubli est une des mesures emblématiques du troisième plan cancer. Elle était attendue "depuis des années par des personnes marquées tout au long de leur vie non pas par les séquelles de la maladie, mais par le souvenir de la maladie", comme l’a souligné François Hollande.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.