Compenser la baisse des rendements des fonds euros en investissant sur des actifs non cotés. Les assureurs proposent aux épargnants d’allouer une partie de leur portefeuille sur de nouvelles unités de compte décolérées des marchés financiers.
Un mot d’ordre : diversifier. Les fonds euros ne génèrent plus de rendement. L’érosion continue des taux des fonds euros depuis une dizaine d’années ne permet plus aux investisseurs d’obtenir de la performance. Les politiques monétaires des banques centrales en maintenant des taux directeurs bas ne devraient pas évoluer à court et moyen terme. Cette situation ne laisse pas espérer aux épargnants un retour en grâce du fonds euros dont les maigres rendements sont grignotés par le retour de l’inflation.
Les épargnants se tournent vers les unités de comptes. Ainsi, depuis le début de l’année, les unités de compte prennent un poids conséquent dans les contrats d’assurance-vie avec une collecte brute de 5,6 milliards d’euros, selon les chiffres de la Fédération française de l’assurance-vie. Cette tendance montre l’évolution profonde des comportements des épargnants qui s’exposent à une plus grande prise de risque dans leurs investissements.
Profiter de la bonne tenue des marchés financiers
L’exposition sur les marchés actions n’a de sens que lorsque les épargnants ont un horizon d’investissement à long terme pour lisser la volatilité de cette classe d’actifs. Sans oublier de diversifier leurs investissements sur les zones géographiques et les secteurs d’activité dont la santé et la technologie offrent de belles perspectives de développement sur le long terme.
Même si le spectre d’une nouvelle vague épidémique semble s’éloigner et la mise sous cloche de l’économie est de moins en moins probable, l’équilibre des marchés financiers reste fragile. Le niveau des marchés et le risque de volatilité font douter les investisseurs à s’exposer davantage sur les actions.
Dans cet environnement incertain, les produits structurés ont le vent en poupe avec un rendement connu à l’avance sous conditions. Solution sur mesure, l’actif sous-jacent peut être sélectionné dans toutes les classes d’actifs.
La souplesse de l’assurance-vie offre aux épargnants d’autres choix d’investissement décolérés des marchés financiers.
Investir dans l’économie réelle via le non-coté
Depuis la loi Pacte, les investisseurs « grand public » sont incités à investir dans l’économie réelle et dans des actions non-cotées avec un contrat d’assurance-vie. La loi Pacte a élargi l’univers d’investissement dans le private equity en rendant éligible les fonds d’investissement alternatifs (FIA) aux contrats d’assurance-vie. Les épargnants ont la possibilité d’inclure dans leur contrat en unités de compte des fonds professionnels de capital investissement (FPCI).
Ces solutions sont connues pour leur niveau élevé de risque sans garantie du capital même si les perspectives de rendement du non-coté peuvent atteindre les 15% annuels. Le capital investissement se démocratise mais n’est pas toujours à la portée de tous les épargnants. D’une part, le ticket d’entrée est souvent élevé avec une prime d’au minimum 100 000 euros. D’autre part, il est nécessaire d’avoir une bonne connaissance et expérience des mécanismes financiers pour l’appréhender.
L’immobilier : de la visibilité sur les rendements
L’immobilier a traversé la crise sanitaire sans sourciller. Les rendements des SCPI/OPPCI se sont maintenus à des niveaux élevés au-dessus de 4% en moyenne, selon l’Aspim. Les crus des prochaines années devraient afficher des rendements toujours attractifs. En effet, l’une des particularités de la pierre-papier est d’offrir une bonne visibilité grâce aux baux de location de plusieurs années et à une quasi-absence de volatilité sur cette classe d’actifs entièrement décolérée des marchés financiers.
Le marché français de l’immobilier étant aujourd’hui saturé, les sociétés gestion cherchent des solutions d’investissement à l’étranger. Le marché européen offre des perspectives intéressantes notamment dans les pays limitrophes et permet de bénéficier d’une fiscalité adoucie. Certaines SCPI sont éligibles aux contrats d’assurance-vie et l’assureur garantit la liquidité des parts en cas de rachat. Enfin, pour les épargnants soucieux de donner du sens à leur épargne et souhaitant mesurer l’impact de leurs investissements, plusieurs SCPI sont labellisées ISR. Le label certifie la démarche durable des fonds immobiliers au même titre que les OPCVM labellisés ISR.
À l’instar des fonds ISR, les solutions d’investissements dans les projets d’infrastructures prennent de plus en plus de place dans les allocations grâce aux politiques de relance favorables à ces thématiques.