L’assurance-vie fait grise mine

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Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 23 mars 2023 à 9h57

5 milliards de perdus sur 1371 milliards d'euros de dépôts. Une paille, peut-être, mais enfin c'est la première année depuis des lustres que les assureurs décaissent plus d'argent qu'ils n'en collectent sur les contrats d'assurance-vie. En août, après une pause (+400 millions d'encaissements), la décollecte est repartie de plus belle avec 800 millions d'euros retirés.

En cause, d'abord, la situation économique générale : avec l'assurance-vie, épargne facilement mobilisable, les rachats partiels ne sont pas sanctionnés par une baisse du rendement du placement global. L'arrivée de la rentrée, les dépenses associées, les appels d'impôts - 3e tiers provisionnel, durcissement de l'ISF - ont aussi obligé les ménages à taper dans leurs réserves. Enfin, l'assurance-vie qui promettait encore ces dernières années des taux de 4,5 % ou 4 % a péniblement servi du 3 % l'an dernier. Combien en 2012 ? Même à 2,25 %, le livret A, dont le plafond de dépôt sera relevé le 1er octobre prochain peut être jugé plus attractif que l'assurance-vie, surtout si l'assureur ou le banquier appliquent les pourtant obsolètes droits d'entrée sur les sommes placées ainsi. Des droits qui peuvent être de 1 %, voire 2,5 % dans certains contrats, mais qui peuvent aussi se négocier à... 0 %, quand on le sait et que l'on pense à le demander !

Face à l'assurance-vie, le livret A affiche une forme insolente, grâce à la publicité gratuite faite par le gouvernement à tout bout de champ. Hausse des taux, hausse des plafonds ont attiré plus de 17 milliards d'euros de placements en plus depuis le début de l'année sur un total de 304 milliards, en ajoutant au livret A son clone, le livret de développement durable. Globalement, les Français n'épargnent donc pas moins que d'habitude, mais... différement, sur des produits plus liquides. Plus sûrs ou en tout cas plus sécurisants ?

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).