Les assurances assurent-elles encore ?

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Par Patrick Crasnier Modifié le 23 mars 2023 à 9h54
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cc/pixabay - © Economie Matin
627,71 EUROSEn 2016, le prix moyen de l'assurance automobile en France hors surprime jeunes conducteurs était ainsi de 629,71 euros par an

En cette période d’été où vous êtes nombreux à voyager, le risque de voir son assurance résiliée arbitrairement est important. Un peu comme si les compagnies censées vous protéger ne voulaient pas assumer le moindre risque.

Si je fais cet article aujourd’hui, c’est que j’ai eu connaissance de plusieurs faits étonnants et qui posent réellement la question du rôle des compagnies d’assurances. Ces grands groupes financiers dont le but unique est de faire du profit pour leurs actionnaires, en utilisant tous les moyens pour dépenser le moins possible, même quelquefois à la limite de l’acceptable.

Une première histoire bien que banale est quand même assez significative, un assuré qui avait trouvé sa compagnie par un moteur de recherche sur internet « le moins cher possible » s’est vu refuser le remboursement de ses quatre roues volées une nuit devant chez lui. Des roues avec pneus neufs et jantes alu d’origine, la raison invoquée « les roues ne sont pas assurées » Conclusion le moins cher n’est pas toujours le plus rentable.

Seconde affaire, beaucoup plus préoccupante, un assuré avait pour son véhicule adopté l’assurance proposée par le constructeur automobile (une grande marque Française) Cette erreur, les constructeurs automobiles n’étant pas des assureurs, la personne en a fait les frais après deux ans d’assurance. Au cours de ces deux années deux très petits sinistres dans la circulation habituelle des grandes villes, un petit choc dans les embouteillages et l’accrochage d’un rétroviseur dans une rue très étroite avec des voitures garées. Pour ces deux sinistres la responsabilité de ce conducteur était de 100% mais en précisant que pour ces deux sinistres aucune réparation n’a été nécessaire pour son propre véhicule tellement ils étaient mineurs.

Le résultat, aucun avertissement lors du premier sinistre arrivé durant la première année d’assurance, le bonus que cette personne avait depuis plus de dix ans 50% lui a été conservé. Suite au second sinistre là encore aucune information ne lui été communiquée, mais six mois après lors de l’approche de la date d’échéance, l’assurance lui a résilié son contrat pour « sinistrologie importante » Cette affaire est grave car elle montre que ces assurances n’ont qu’un but « NE RIEN REMBOURSER » ce qui peut amener a poser la question de base : A QUOI SERT UNE ASSURANCE s’il est interdit de déclarer aucun sinistre.

Précision sur le bulletin d’information demandé par cet assuré, outre les deux sinistres indiqués ce qui est normal, la résiliation du fait de l’assurance figure. Cette inscription est une véritable marque au fer rouge pour les assureurs suivants.

Il est bien évident que cette personne venant de voir son contrat d’assurance résilié, sans aucune alerte, après deux petits sinistres mineurs se voit dans une situation difficile. Bon conducteur avec un bonus maximum pendant plus de dix ans il se retrouve mauvais conducteur cherchant une assurance « acceptant de l’assurer » au tarif fort comme s’il avait eu des accidents corporels, des conduites dangereuses etc.

Cela pose plusieurs questions qu’il serait important de poser à l’état, qui veut tout gérer.

La première est grave de conséquences : Cette attitude des compagnies d’assurances qui expulsent les assurés ayant eu de petits sinistres n’engendre t il pas des délits de fuite ? En effet sachant que la, moindre petite rayure sur un véhicule peut faire perdre à la fois un bonus et son assurance les conducteurs auraient tendance à se défiler.

La seconde question qui se pose est celle de la hiérarchie des sinistres. Pour ce genre de situation on voit qu’un accident provoquant des blessés ou même plus est considéré de la même façon qu’un sinistre n’ayant pour seul résultat qu’un rétroviseur cassé. Outre que c’est injuste, dans le premier cas la responsabilité du conducteur n’est quand même pas la même que dans le second. Il serait, me parait il, important que les sinistres soient hiérarchisés dans leurs conséquences pour les compagnies d’assurances.

Si j’aborde ce sujet aujourd’hui, c’est qu’il est devenu majeur dans le rapport des assurés et des assureurs. Tout le monde sait que la loi santé de Marisol Touraine a « donné » la santé (en partie provisoirement) aux assurances privées. Ces groupes financiers ne respectent déjà plus le code de la mutualité pour leurs contrats mais bien le code des assurances (laissé faire par l’état) Nous voyons déjà les contrats de « mutuelles » ayant des prix fixés en fonction du risque (plus vous êtes vieux plus cela devient cher) Vous verrez qu’à terme, d’ici très peu de temps, vous serez résiliés si vous êtes malades. Comme pour l’assurance auto le moindre risque est le seul risque accepté par ces groupes.

Alors avant que cela n’arrive, et contrairement aux nombreuses publicités que ces assurances vous font dans les médias, soyons vigilants, exigeons que des règles précises soient imposées par la loi (et pas par la loi des actionnaires) sur la protection nécessaire et importante apportée par l’assurance.

PETITE PRECISION: La résiliation a été motivée par "deux sinistres la même année" par la compagnie mais chaque sinistre s'est produit sur une année d'assurance différente. Le contrat courant de septembre en septembre, cette interprétation est aussi un peu étonnante.

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Patrick Crasnier est diplômé en sciences humaines 3eme cycle en psychopathologie, après de longues années passées en cabinet libéral comme psychanalyste, blessé lors d’un attentat terroriste cesse cette activité en 1995. Continue comme photojournaliste, journaliste radiophonique (activités menées conjointement avec celle de psychanalyste depuis 1983) puis comme journaliste rédacteur au journal Toulousain et à l’écho des entreprises. Actuellement photojournaliste correspondant pour l’agence de presse panoramic et rédacteur dans plusieurs revues.

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