Dans un monde parfait, les lois Lagarde Hamon aideraient des milliers d'emprunteurs à négocier l'assurance liée à leur crédit immobilier et à faire des économies. Mais un monde parfait n'a pas que banques. Et elles sont là pour vous le rappeler.
Tout cela semblait joli sur le papier : la loi Lagarde, permettant de dissocier l'assurance emprunteur du crédit, et la loi Hamon, permettant de changer d'assurance pendant un an à compter de la signature de l'offre. Mais les chiffres récemment publiés par le courtier en financement et assurance Le Partenaire montrent bien que rien n'a changé. Seulement 3 emprunteurs sur 10 font appel à un assureur autre que celui de l'établissement prêteur. Soit autant qu'avant l'entrée en vigueur de la loi Hamon.
Deux lois qui ne servent à rien ?
Notamment en cause, les banques qui ne jouent pas le jeu, forçant la main des emprunteurs. "Face à des clients réticents, constate Sandrine Allonier,responsable des relations banques chez Vousfinancer.com. Elles rappellent à ces derniers qu'une fois l'offre de prêt signée chez elles, ils ont désormais la possibilité de changer d'assurance. Mais l'emprunteur, après avoir déjà fait beaucoup de démarches administratives au moment de son acquisition, n'a pas envie de se replonger à nouveau là-dedans". On les comprend.
Plus pernicieux, certaines banques glissent entre les lignes la menace d'allonger le temps de prise en charge du dossier de l'emprunteur ''ou qu'il sera compliqué de garantir le taux", explique Fabienne Laborde, directrice commerciale du Partenaire. Forcément, ce sont les mots magiques pour décourager beaucoup de clients, inquiets de voir leur prêt refusé ou leur taux subitement grimper.
Pour les optimistes
Cette a loi a eu quelques effets positifs. Pressentant une concurrence accrue de la part des assureurs, certaines banques ont revu leur offre. "Elles ont baissé le prix de leur propre assurance, en proposant notamment une assurance différenciée pour les moins de 30 ans", remarque Sandrine Allonier. C'est toujours un peu plus cher que la délégation : "un taux de 0,19% par exemple contre 0,10% précise la spécialiste. Mais comparé au 0,30% d'une assurance classique, c'est déjà mieux."
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