L’arrestation du directeur financier de Huawei est un acte politique selon son fondateur

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Par Michel Delapierre Modifié le 25 février 2019 à 22h22
Chine Etats Unis Commerce
@shutter - © Economie Matin

Après l'arrestation de la directrice financière de Huawei au Canada, Meng Wanzhou, également fille du fondateur, ce dernier, Ren Zhengfei, n’a pas mâché ses mots et a déclaré dans un interview à la BBC le 18 février qu’il s’agissait d’un acte politique. "Je m'oppose à ce que les États-Unis ont fait. Ce genre d'acte à motivation politique n'est pas acceptable", a-t-il déclaré.

Meng Wanzhou a été arrêtée au Canada le 1er décembre 2018 à la demande des États-Unis. Elle est accusée de violation des sanctions imposées à l'Iran par le biais de fraudes bancaires et électroniques.

De leur côté, les américains n’ont pas tardé à réagir par le biais d’une représentante du Département de la Justice : « L’affaire pénale engagée par le Département de la Justice contre le directeur financier de Huawei, Meng Wanzhou, repose uniquement sur les preuves et la loi. Le département poursuit son action sans aucune ingérence politique dans ses poursuites pénales ».

Les États-Unis ont également accusé Huawei et une autre société chinoise, ZTE, qui fabrique des équipements pour les réseaux de télécommunication, d'entretenir des relations étroites avec le gouvernement chinois. Les États-Unis ont interdit à ces deux sociétés de participer à toute transaction commerciale aux États-Unis, craignant que leurs équipements puissent être utilisés par les agences chinoises de renseignement. Ces accusations ont été réfutées à plusieurs reprises par Huawei. La société "ne participera jamais" à des activités d'espionnage, a réitéré le fondateur de Huawei.

Huawei, plus grand fabricant d’équipements de télécommunication au monde, fait l’objet d’une attention très particulière de la part des pays occidentaux ces dernières années. Les relations étroites qu’entretiendrait la société avec le gouvernement chinois et les risques que ses équipements soient utilisés par des agences chinoises sont pris très au sérieux. Les États-Unis ont ainsi demandé à leurs alliés de prendre toutes les précautions nécessaires contre Huawei, allant même jusqu’à l’interdiction d’utiliser ses équipements.

Pour Ren Zhengfei ses décisions auront nécessairement un impact négatif sur la société mais il se montre déterminé à relever le défi. "Le monde entier ne nous mettra pas au pilori car nous possédons les technologies les plus avancées. Même s'ils (les États-Unis) persuadent un plus grand nombre de pays de ne pas nous utiliser temporairement, nous pourrons toujours réduire un peu nos champs d’activité", a-t-il ajouté.

Confrontée à des risques similaires au Royaume-Uni, la société ne prévoit pas de réduire ses investissements dans le pays. Ren Zhengfei affirme qu'en cas de poursuite de l'action américaine contre sa société, ses investissements américains seraient transférés au Royaume-Uni : "si les États-Unis ne nous font plus confiance, nous déplacerons nos investissements des États-Unis au Royaume-Uni à une échelle encore plus grande".

« Si les lumières s'éteignent à l'ouest, l'est brillera toujours. Et si le nord s’assombrit, il reste le sud. L’Amérique ne représente pas le monde. L'Amérique ne représente qu'une portion du monde » a conclu le fondateur de Huawei.

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