Le chantre du made in France joue décidément les trouble-fêtes. Alors que le congrès du Parti Socialiste s'est tenu ce week-end, l’ex-ministre du Redressement Productif a donné, avec Mathieu Pigasse, banquier d’affaires, une interview au Journal du Dimanche. Il étrille la politique économique du gouvernement, qui selon les deux hommes, va dans le mur.
Des "génuflexions" à Bruxelles
Les deux compères se disent "hébétés", ayant le sentiment de "marcher droit vers le désastre".
D’après eux, "au fil des alternances, les Français votent en conscience pour la “rupture” ou le “changement” mais s'aperçoivent que la politique économique — donc européenne — qui s'ensuit est toujours la même. Tout président élu commence par aller faire ses génuflexions à Berlin puis à Bruxelles, enterrant en 72 heures ses engagements de campagne".
Ils poursuivent : "Ceux qui nient l'existence de l'austérité en prétendant que les salaires n'ont pas baissé (heureusement !) doivent ouvrir les yeux sur les pertes réelles et sérieuses de revenus pour les Français moyens : cette politique répand la colère, le dépit, la violence chez des millions de nos concitoyens qui s'estiment bernés, trahis et abandonnés."»
Une solution : baisser les impôts
"Cette situation explique aussi pourquoi l'économie française ne repart pas, plus de sept ans après la faillite de Lehman Brothers, alors que les économies du monde entier ont redémarré fortement depuis déjà deux ans", poursuivent-ils.
Parmi les propositions qu’ils mettent sur la table, "une stratégie européenne de baisse d'impôts en faveur des ménages dans tous les pays, acceptant que les déficits soient résorbés par la croissance mais non pas par l'austérité, laquelle empêche précisément de réduire les déficits".
Arnaud Montebourg a été évincé du gouvernement en août 2014. Après une formation à l’INSEAD, célèbre école de management française, il s’est reconverti dans le privé. Mais visiblement, la politique, dont il se disait pourtant vacciné à jamais, le démange encore…