C'est un des signes de la crise : le nombre d'arnaques visant à soustraire de l'argent frauduleusement augmente fortement, mais le nombre de gens qui s'en rendent compte, aussi. Les arnaques bancaires ont progressé de plus de 30 % en un an et touchent 2,5 % des Français !
Car s'il y a un point commun entre toutes les affaires de fraudes à la carte bancaire, et autres arnaques qui utilisent dans 1 cas sur 2 Internet (faux sites marchands ou achats en ligne utilisant la carte bancaire d'un autre), c'est le montant du préjudice : Dans un quart des cas, il est inférieur à 100 euros, et dans un autre quart des cas, situé entre 100 et 300 euros. Des sommes que l'on peut ne pas détecter sur un relevé bancaire comme étant anormales, et des sommes pour lesquelles ont peut aussi hésiter à porter plainte ou faire une réclamation auprès de sa banque... Le reste dépasse 300 euros, parfois même 1000 euros dans 15 % des cas.
Ces chiffres, publiés hier par l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) portent en tout cas sur près de 650 000 affaires, un chiffre calculé sur l'année... 2011, et en très nette augmentation d'une année sur l'autre par rapport à 2010, qui n'avait recensé "que" 500 000 arnaques. Si ces chiffres sont publiés avec tant de retard, c'est qu'ils sont extraits des enquêtes de l'INSEE, qui pose des questions à un panel de Français représentatifs chaque année (17000 foyers tout de même !), dont des questions de "victimation".
L'extrapolation statistique qui en découle révèle que 2,5 % des foyers français ont été victimes d'une arnaque en 2011, sans forcément, donc avoir porté plainte. Des chiffres bien éloignés des statistiques officielles, qui ne portent, elles, que sur les plaintes enregistrées, et recensent moitié moins d'affaires..